10 Prendre sa vie en mains Pour se projeter avec sérénité dans l’avenir, et peut-être renouer avec le plaisir de la vie à deux, il faut alors partir sur des bases plus saines, en ayant déterminé au préalable ses souhaits, ses besoins, et ses aspirations. Etre honnête avec soi-même Dans un second temps, il faut être honnête avec soi-même pour savoir vers quoi l’on souhaite se diriger. Comprendre que l’on a le droit au bonheur et à l’amour est une chose, savoir à quel dosage et avec quel engagement l’on souhaite les recevoir en est une autre. En effet, que vous souhaitiez multiplier des aventures amoureuses ou vous engager à plus long terme vous appartient entièrement, mais vos décisions et vos actions vont inévitablement affecter la vie des autres membres de votre famille, c’est pourquoi il est très important de se montrer mâture et réfléchi. Enfin, il s’agit aussi de se montrer honnête avec ce partenaire potentiel qui est en droit de savoir à quel type de relation il doit s’attendre avec vous. Pour ne pas refaire les mêmes erreurs, il faut ainsi être capable de s’aimer et d’assimiler les leçons de son passé afin de mieux s’en libérer. En balayant les illusions et les mirages qui ont empoisonné une première union, chacun se donne les moyens de s’investir sereinement dans une nouvelle vie de couple. 12 FÉMININPSYCHO THINKSTOCK D.R. Tout simplement car pour accueillir une autre individualité, il faut aimer et connaître la sienne, dans tous ses paradoxes et ses apparentes contradictions. Oser se présenter tel que l’on est, sans faux-semblants et sans jouer un rôle, a en effet une vertu capitale : les autres vont vous aimer pour vous-même. Un thème de société Actuellement, un mariage sur trois se termine par un divorce - un sur deux dans les grandes villes - et le taux de rupture des couples concubins est encore plus lourd, si l'on en croit les estimations. On divorce officiellement, en moyenne, à 37 ans pour les femmes, 40 ans pour les hommes, et, en gros, au bout de quatorze ans de vie commune. Mais c'est au bout de quatre ans - l'année de tous les dangers - que l'on constate le plus fort taux de rupture. « Alors que les familles monoparentales inquiètent, remarque le sociologue Claude Martin, chercheur au CNRS, les familles recomposées suscitent un véritable engouement culturel et médiatique. On a de la sympathie pour ces tribus, qui font office de laboratoires d'expérimentation de rôles. Hier, le père était à la fois le mari de la mère, le géniteur et le papa social. A présent, ces fonctions sont dissociées au sein même des familles recomposées. » Les deux sexes ne sont pas à égalité sur le marché de la seconde chance. Selon Catherine Villeneuve, chercheur à l'Ined, « les femmes sans enfants, de moins de 44 ans, se remettent aussi rapidement en couple que les hommes » : 56% contre 59%, trois ans après la séparation, 73% contre 75% cinq ans après, à situation légale et âge comparable. Quand elles ont un enfant, seulement 37% se remettent en couple dans les trois ans, 52% dans les cinq ans. Les pères divorcés sont plus vernis : que leurs enfants soient ou non domiciliés chez eux, ils ont tendance à retrouver plus vite que les mères une nouvelle âme sœur. Soit parce qu'ils sont libres, soit parce qu'ils ont besoin d'aide. La balle est dans notre camp ! Si nous aspirons, après une séparation, à rencontrer quelqu'un et écrire avec lui une nouvelle romance, nos motivations – si elles ne sont pas sondées – peuvent nous mener à l'échec assuré. Car si nous attendons de cet autre qu'il nous guérisse, qu'il nous réapprenne le goût de vivre, qu'il réveille une foi en l'amour que nous n'aurions plus, la bataille est perdue d'avance. Car personne ne peut soigner, à notre place, nos souffrances intimes, personne ne peut nous réparer. C'est à soi de s'en charger. A chacun de définir le plan d’action pour rebondir amoureusement et faire ce travail sur soi précédemment. Cela peut passer par une psychothérapie ou par toute autre méthode d’introspection. « Pour redevenir jeune on n’a guère qu’à recommencer ses folies. » (Oscar Wilde) Libre d’aimer à nouveau En se rendant libre d’aimer à nouveau, en éliminant tous les freins que l’on est mis soi-même pour y arriver, peut alors se passer LA rencontre. Celle qui va nous permettre de croire que l’amour existe encore et de nous donner toutes les chances d’y arriver. Car vivre, c’est risquer ! C’est donc risquer d’aimer à nouveau, pour le meilleur comme pour le pire ! n J.B. |