64 # Cette image qui colle à la peau des sages-femmes en général mais tout particulièrement des accouchements à domicile, découle en grande partie de leur histoire. L’on dit souvent que c’est l’un des plus vieux métier du monde, ce qui est certainement vrai. En effet, au sein de la société Antique elle bénéficiaient d’une place importante et d’une grande reconnaissance et ce fut pour elle une période relativement prospère. C’est certainement au Moyen-âge que naît la confusion entre les « matrones » exerçant à la campagne et pour la plupart des femmes âgées et souvent très pauvres qui sont appelées dans les foyers armées de connaissances purement empiriques en échange de quatre sous, et les sages-femmes qui sont théoriquement et pratiquement formées à de réelles connaissances obstétriques et exerçant en ville. Celles-ci la plupart du temps sont regroupées dans des organisations qui possèdent en leur sein un conseil afin de s’auto-contrôler et de s’assister les unes les autres. Mais l’époque la plus sombre pour la profession reste la Renaissance, lorsque le Pape Innocent VIII fera d’elles au travers de son Malleus Malleficarum (1484), de véritables sorcières et que par milliers elles seront portées au bûcher. Dans le même temps le bouillonnement intellectuel et scientifique de l’époque poussera les médecins vers une jalousie qui ira de la haine au mépris pour des femmes qui possédaient un savoir qu’ils n’arrivaient pas à cerner. Dès lors elle seront jugées non pas seulement ignorantes mais dangereuses, et pour mieux les contrôler des écoles de sagesfemmes ont fleurit un peu partout avec à leurs têtes, toujours, durant des années, des médecins. |