90 veau frottage, mais en interposant toutefois la feuille de protection siliconée. Une autre façon d’utiliser les transferts à sec est celle dite du prétransfert. Voici comment procéder : laisser la feuille de protection sous la planche de caractères, frotter le motif jusqu’à ce que sa couleur pâlisse ; on dit qu’il est pré-transféré, en ce sens qu’il demeure encore très légèrement fixé à la planche support. Enfin, placer le caractère à l’emplacement choisi sur le modèle, presser avec le doigt, le caractère est alors transféré. Tout comme leurs homologues « à l’eau », les transferts à sec n’adhèrent que sur les surfaces propres, c’est-à-dire correctement dégraissées et séchées. Lorsqu’on doit travailler sur des zones comportant des aspérités ou des creux, telles les surfaces présentant des lignes de rivets ou celles imitant 74 [HORS SÉRIE LOCO-REVUE 20] Figure 19 - Lorsqu’on doit appliquer un transfert à sec sur une surface comportant des aspérités (zones de rivets par exemple), on peut le forcer à épouser la surface en se servant d’une gomme tendre. les veines du bois, on aura recours, dans le premier cas, à une gomme tendre comme indiqué en figure 19, pour faire pression sur le motif, et dans le second cas, à l’arête d’un morceau de rhodoïd par exemple, pour forcer les motifs à épouser les détails de la surface gravés en creux. En cas de raté, les motifs en transferts à sec peuvent être facilement enlevés à l’aide d’un morceau de ruban adhésif, solution préférable à celle consistant à gratter la surface à l’aide d’une lame au risque d’abîmer la peinture. La pose réussie, il ne vous restera plus, après époussetage, qu’à pulvériser une très fi ne couche de vernis satiné sur l’ensemble de votre modèle. L’avantage sans doute le plus important des transferts à sec par rapport aux décalcomanies, est l’absence autour du motif de tout film sup- 90 - Autre exemple de marquages impeccables obtenus par transferts à secs sur cette voiture d’hébergement en HO construite par Ludovic Bordeau et décrite dans LR 738. Les motifs utilisés ici furent, à l’époque, spécialement édités pour ce modèle par LR Presse (fabrication Coll’O Doc). (Photo Ludovic Bordeau) port transparent qui, comme nous l’avons vu précédemment, s’avère toujours gênant car plus ou moins visible après application. Ici, point de film, mais un caractère d’une extrême minceur, aux bords parfaitement nets, dont le rendu, après application correcte, égale celui de la meilleure sérigraphie. Malheureusement, un transfert à sec est fragile ; il faut, contrairement aux décalcomanies, le positionner parfaitement du premier coup, car on ne pourra pas ensuite le déplacer sans le détruire. Ceci est l’inconvénient majeur de ce mode de décoration, inconvénient encore accentué lorsqu’on travaille sur un objet en trois dimensions dont la surface à traiter est d’accès difficile, pas toujours parfaitement plane et qu’en outre on doit composer, caractère par caractère, le mot ou le numéro choisis. Quelques conseils pour terminer : vos planches de transferts à sec resteront longtemps en « bonne santé » si vous en prenez soin. Ne touchez pas leur partie adhésive, ne les pliez pas, ne les séparez pas de leur feuille de protection, rangez-les dans un classeur, jamais serrées entre les pages d’un livre ou, pire, sous une lourde pile de documents. Avec le temps, il arrive que la couche de paraffine se dessèche. Il est aisé de lui redonner son pouvoir adhésif en la recouvrant, à l’aérographe, d’un voile mouillé (mais pas ruisselant !) d’essence F (disponible dans les magasins de bricolage) ou « d’Eau Écarlate » (c’est le même produit que l’essence F, mais vendu plus cher…). Après un séchage de quelques minutes, vos caractères auront retrouvé leur jeunesse. |