QUART D’HEURE/Américain Elles furent prêtées par Ford Motor Company à Warner Bros, à la suite d'un arrangement commercial. Le moteur, les freins et les suspensions furent profondément modifiés pour la course par un vétéran des courses sur circuit Max Balchowsky. Les voitures furent débadgées par Carroll Shelby à la demande de SteveMcQueen. Ford prêta aussi deux Ford Galaxie pour la poursuite, mais les producteurs trouvèrent les voitures trop lourdes pour sauter les collines de San Francisco. A la place, on leur préféra deux Dodge Charger Magnum V8 de 1968, dont la Dodge Charger R/T 1968 (V8 440 ci, soit 7,2 litres, immatriculée RDR 838). Les moteurs des deux Charger restèrent non modifiés, mais les suspensions furent améliorées pour pouvoir supporter les cascades. Le réalisateur a demandé des vitesses maximales de 121 à 130 km/h, mais les voitures (incluant le tournage de la scène de course poursuite) atteignent parfois des vitesses de 180 km/h (110mph). Le réalisateur parvient à intégrer le spectateur en lui faisant adopter le point de vue du pilote, à la manière d'une vue subjective d'un jeu vidéo. Le tournage dura trois semaines, résultant 9 minutes et 42 secondes de poursuite, la première partie Bullitt poursuivi par les tueurs, puis l'inverse. McQueen, en pilote accompli, conduit sur les scènes où les voitures se frôlent, tandis que le coordinateur des cascades Carey Loftin engage le cascadeur et pilote de moto Bud Ekins et la doublure cascade habituelle de McQueen Loren Janes pour la poursuite et les autres cascades dangereuses. Ekins, qui doubla McQueen dans la scène de La Grande Évasion où il saute avec sa moto par-dessus la barrière de fils barbelés, a aussi prévu un camion de tête lors de la scène de poursuite. Le rétroviseur est soit descendu ou remonté en fonction de qui est au volant. Quand le miroir est remonté c'est que McQueen est au volant et quand le rétroviseur est baissé, c'est au tour de Ekins. 72/L’OFFICIEL AUTO Dodge Type 383 Magnum. Pour la course de voitures, SteveMcQueen fit appel à son ami Bill Hickman, ancien coureur motocycliste, pour conduire le véhicule qu'il poursuit dans le film. L'acteur exigea de ne pas être doublé dans cette séquence mais devra céder le volant pour les cascades les plus difficiles à réaliser. SteveMcQueen loua un circuit afin que Bill Hickman et lui puissent s’entraîner et ainsi avoir confiance l'un dans l'autre lors des scènes où les deux voitures se frôlent. À cela s'ajoute le travail sur le son : lors des plans embarqués, le bruit du moteur de la Dodge (sourd et mat) et celui de la Mustang (pétaradant et plus aigu) sont sensiblement différents, ce qui produit deux ambiances distinctes à l'intérieur de chaque engin. La scène gagne donc un certain cachet de réalisme que l'on a du mal à retrouver dans des scènes de courses-poursuites plus modernes. Les plans extérieurs aux deux voitures sont relativement larges, ce qui permet de mieux Dodge Charger de 1972. appréhender l'ampleur de l'action : les virages qui font crisser les pneus, les sauts dans les pentes des rues de San Francisco, les dépassements tôle contre tôle sur l'autoroute, rien n'est truqué mais contrairement à la croyance populaire, ce n'est pas SteveMcQueen seulement qui conduit lors du tournage de cette scène (les compagnies d'assurance ont catégoriquement refusé), mais aussi Bud Ekins qui lui-même fait le saut à moto dans la grande évasion. « La scène est émaillée de faux raccords : on peut voir que la même scène est repassée plusieurs fois (le moment où ils doublent une Coccinelle verte dans une descente), mais dans des plans différents. » |