EN VISITE/Rétromobile Rétromobile, c’est avant tout le plaisir des yeux. Le plaisir de laisser échapper son regard sur les lignes sensuelles de quelques unes des plus belles machines conçues par l’homme. L’occasion aussi de s’attarder sur ces petits détails qui font le charme de l’automobile ancienne. Et puis, il y a tous ces bolides de compétition, qui prouvaient que la fonction peut très bien s’harmoniser avec une certaine forme d’art. A examiner une Ferrari 250 Tour de France ou une Bugatti 35, cela devient une évidence naturelle… Pas de recherche en soufflerie dictant par la voie de l’informatique les lignes les plus efficaces possibles, juste la main de l’homme traçant élégamment quelques arrondis, empiriquement considérés comme aérodynamiques… Rétromobile, ce n’est pas qu’une exposition de voitures anciennes dont seuls les plus nantis osent regarder le prix… C’est aussi et avant tout une ambiance conviviale où il n’existe plus aucune frontière, qu’elle soit culturelle, linguistique ou sociale. Il suffit de considérer tous ces clubs qui se réunissent dans une atmosphère familiale, ainsi que ces petits stands où le fouineur pourra dégoter le phare de Peugeot 203 qui lui faisait défaut, voire le volant de sa De Dion Bouton 1897… Outre les multiples voitures à l’échelle 1:1 présentes, ce Salon recèle de quantités de miniatures, peintures et autres objets d’art pouvant venir ajouter une touche de bon goût à votre domicile… 12/L’OFFICIEL AUTO Voyage en auto Zissou UN TREMPLIN POUR REMONTER LE TEMPS Grand Prix de l'A.C.F,circuit de Dieppe Automobile Delage Le TreÌ port, 26 juin 1912 EXPOSITION « LARTIGUE ET LES AUTOS » L’exposition présentée à Rétromobile est consacrée à la passion de Lartigue pour les automobiles de course. Il a promené son objectif au gré de ses envies, sur les théâtres les plus divers : de la Coupe Gordon-Bennett 1905 au Grand Prix de Monaco 1978 en passant par les Grands Prix de l'ACF de la grande époque, mais aussi la course de côte de Gaillon en 1912, l'inauguration de l'autodrome de Linas-Montlhéry en 1924, les courses des « années folles » à Saint Sébastien, La Baule ou au Cap d'Antibes, les 500 miles d'Indianapolis en 1967… même les tournages à Monaco des films The Racers en 1954 et Grand Prix en 1966 avaient attiré sa curiosité toujours en éveil. Lartigue a immortalisé, pour notre plus grand bonheur, les Lorraine-Dietrich, Darracq, F.I.A.T, Schneider, Delage, Peugeot et autres Bugatti ou Alfa Romeo, traduisant par son immense et unique talent cette « chic impression de vitesse ». Lartigue et les autos Comment penser aux photographies de Lartigue sans penser à « L’auto déformée » comme certains l’appellent familièrement ? Elle est le signe que cette image est devenue presque comme un « logo » de Lartigue. Elle condense, en effet, plusieurs des qualités inhérentes à la photographie de Lartigue : le mouvement, le dynamisme, la modernité et la beauté. Très tôt, Jacques s’intéresse aux courses automobiles. En 1905, toute la famille se déplace en Auvergne pour assister à sa première course, la Coupe Gordon-Bennett. Dès lors, Jacques s’exerce à photographier les voitures en mouvement. Petit à petit, son œil s’aguerrit et avec l’évolution constante de la technique photographique, il obtient des images d’un réalisme surprenant pour l’époque. En 1912, au Tréport, il écrit dans son journal |