Au son de la voix ? Oui, enfin presque, si l’on a la voix tonitruante et exercée d’un adjudant de la Wehrmacht mettant à mal les vitres de la « Kaserne », ou encore, si l’on a la voix d’un Caruso italien faisant trembler, d’une glotte sonore, les murs et les parquets d’un théâtre italien. Avec une voix aussi puissante et qui ne manque pas de souffle, on doit y arriver… sinon on se sert du puissant sifflet que Schuco fournit à l’époque avec la voiture (toujours absent, aujourd’hui, quand on trouve une voiture à vendre). Une voix qui a du souffle ? C’est bien, tout compte fait, en soufflant sur la grille du toit, et avec énergie, que l’on obtient le démarrage. Quant à ce qui est d’arrêter le bolide une fois lancé, il vaut mieux agir du bout du doigt sur le petit levier de secours que Schuco a sagement prévu ! La genèse de ce curieux jouet. Souvent appelé « command car » par les collectionneurs américains qui sont très friands de Schuco, cette voiture n’a rien du « command car » militaire Dodge qui est un gros 4x4 destiné aux déplacements des généraux sur le terrain des opérations et, éventuellement, lors des défilés militaires… C’est une très belle voiture aérodynamique, très dans le style des dernières années 1930, quelque part entre la 402 Peugeot française, ou la Chrysler Airflow américaine, ou la Tatraplan tchèque, ou encore de nombreuses carrosseries spéciales faites en Allemagne sur des châssis Maybach, Horch, ou Mercédès – mais le problème de l’identification de la voiture réelle ayant servi de référence plus ou moins pour ce jouet reste posé, comme il est souvent de rigueur dans le monde du jouet ancien… Longue de 143 mm, cette voiture se situe, par ses dimensions, plutôt du côté des Minic Triang dont, d’ailleurs, elle reprend le principe de la caisse en métal embouti et peint, et non des fameux Dinky Toys qui sont en métal moulé, et, à l’époque, de dimensions plus restreintes. Le « look » est assez impressionnant, avec un haut capot arrondi, un pare-brise en deux parties et d’une hauteur réduite à une simple fente horizontale inclinée, un arrière sans fenêtre mais doté d’un déflecteur en forme de « nageoire » dorsale digne de la Bugatti 57S « Atlantic ». Les roues avant sont orientables en déplaçant, très astucieusement, le phare antibrouillard de droite à gauche le long du dessus du pare-chocs avant. Le moteur est à mécanisme d’horlogerie et le remontage se fait par l’intermédiaire d’une forte démultiplication, ce qui facilite cette opération pour les enfants dont les doigts souffrent en général beaucoup à la longue. Le pare-chocs arrière, s’il est tiré et s’il fait saillie, enclenche la marche arrière et dès qu’un obstacle est heurté, le pare-chocs est repoussé en position normale, enclenchant la marche avant 1. 1 Excellente solution que les constructeurs de voitures réelles pourraient utiliser pour faciliter les créneaux faits « au son » à la parisienne ! La ligne de cette voiture est très réussie  : Peugot 402, Airflow, Tatraplan, carrosserie spéciale sur base Horch, Maybach ou Mercédès ? Une brève histoire de la marque. DÈS 1912 À NÜREMBERG, deux associés, Heinrich Muller et un certain Schreyer lancent la marque Schuco qui se fait rapidement connaître. Quelques années plus tard, Heinrich Muller poursuit seul la production, constituée d’abord seulement de voitures automobiles, puis de jouets en ferblanc recouverts de peluche représentant des animaux comme des ours, des oiseaux, ou encore des singes, etc. En 1929, la marque se fait connaître avec un oiseau pico reur qui rencontre beaucoup de succès. Cinq ans plus tard, la petite automobile à mouvement d’horlogerie, qui ne peut tomber d’une table sur laquelle elle roule, connaît un succès considérable non seulement en Allemagne mais aussi à l’exportation et, aujourd’hui, le véhicule est assez courant sur le marché de la collection, ce qui plaide pour un très grand nombre produits et vendus. Si James Dean avait eu une voiture réelle dotée du même système, jamais, comme dans la film « La fureur de vivre » il ne serait tombé de la falaise, car la voiture jouet, une fois sur le bord de la table, son avant au-dessus du vide, fait automatiquement demi-tour grâce à une roue caoutchoutée transversale. Des voitures de plus en plus perfectionnées suivent  : roues avant braquant réellement quand on tourne le volant, leviers de commande marche avant-arrière ou freins placés sur le tableau de bord et agissant effectivement, sans parler d’autres équipements surprenants sur des voitures v de petite taille. A la mort de d Heinrich Muller, en 1958, son fils Werner, W associé avec Alexander Girz, prend p la direction de la firme qui est toujours t très active. Il est à noter que des d retirages de modèles anciens d’automobiles d ont été faits récemment par p la firme. Jouets de collection nº 18 - Automobiles - 59