˚˙ Les craquelures du vernis ont rompu l’unité de la laque noire qui se fragmente à la manière d’une terre séchée. Les accessoires en papier imprimé disparaîtront avec les carrosseries laquées. Ici, les plaques de propreté sur les marchepieds sont lithographiées. ˙ 18 - Automobiles et camions - Jouets de collection nº 18 « vert olive » pour la conduite intérieure Delage, « gris foncé » pour la Renault type NN. La limousine Avions Voisin se signale par une couleur « grenat », une laque marron est réservée à la caisse de la Panhard & Levassor. Les portières sont factices, les contours sont simplement matérialisés par des filets rouges réalisés au pochoir semble t-il. La technique est généralement reprise sur les flancs du capot pour figurer les ailettes d’aération, mais sur les modèles Panhard & Levassor illustrant cet article, les ouïes sont absentes. Elles ne sont pas supprimées de sorte à épargner une fastidieuse manipulation, mais le fabricant, par fidélité au modèle véritable, excepte le capot des motifs habituels, laissant la surface uniformément laquée en marron. La carrosserie de l’automobile mécanique JdeP baigne dans un anonymat commode, elle est du reste conçue à dessein. Néanmoins, par ses lignes générales, elle se rapproche de la conduite intérieure 12CV type X45 commercialisée depuis 1922 par la société de l’avenue d’Ivry. A l’instar de nombreux fabricants français ou allemands, les concepteurs trouvent dans la plaque d’immatriculation l’emplacement idéal pour rappeler le numéro de la série. A cela s’ajoutent les initiales de la maison de Montreuil sous Bois que dessinent les émergences du papier repoussé. Le choix du matériau : un papier à lourd grammage pour la réalisation des plaques et marchepieds peut sembler un parti étonnant (il existe deux types de garnitures de marchepieds : les variantes argentées en papier où transparaît une série de croisillons, les modèles de couleur noire ornés de rayures dorées et longitudinales, généralement lithographiés). Cette démarche se révèle plus régressive qu’inhabituelle. Le procédé était en faveur depuis fort longtemps. Parmi d’autres entreprises parisiennes, la société Faivre et Dessein, trente-cinq ans plus tôt, ajoutait déjà des découpages de papier imprimé pour figurer sur ses jouets des détails que l’exécution à la peinture n’autorisait qu’au prix de laborieux efforts. L’utilisation des collages de papier décrut avec la vulgarisation des tôles lithographiées. La résurgence du procédé sur un jouet commercialisé au milieu des années vingt est inattendue. Ces éléments sont rarement épargnés par les huit décennies séparant leur fabrication de notre quotidien. La pellicule argentée qui recouvre le papier se désagrège progressivement en laissant apparaître le support jaunâtre. Par ailleurs, le vieillissement de la colle provoquait le détachement des papiers. Sur l’exemplaire présent, la plaque d’immatriculation fixée en retrait sous la calandre a disparu. La désaffection du fabricant pour les accessoires en papier ne provient pas de défauts esthétiques mais de la fragilité critiquable du support. Le Jouet de Paris |