Ce quadrimoteur fut fabriqué en même temps qu’un trimoteur tout à fait dans le style des Emeraude Dewoitine. L’une comme l’autre de ces productions ML se démarquèrent des productions concurrentes par l’absence d’immatriculation et de l’inscription Air France. De plus, le logotype Air France sur la carlingue (au bas du parebrise) est faux. 1945 Une solution provisoire pour Air France Il n’y a pas grand-chose à dire de cette période de la Libération, sinon que les aérodromes et aéroports étaient encombrés d’avions militaires – principalement des chasseurs et forteresses volantes des alliés – plus ou moins volants et plutôt moins que plus, après leurs affrontements avec les avions ennemis qu’ils eurent à subir durant les années de guerre. Au titre de dommages de guerre, Air France récupère soixante monoplans trimoteur germaniques Junkers type JU52 qui servirent, pendant la guerre, au transport de troupes allemandes. Ceci n’est pas sans rappeler la transformation des bombardiers pour leur mise à la disposition de la toute nouvelle aviation civile française après la fin de la Grande Guerre (1914-1918). Après avoir transporté des soldats, voilà que les Junkers vont recevoir des hôtesses de l’air en tenue ! C’est, en effet, la première fois qu’Air France rend le port d’une tenue d’hôtesse de l’air obligatoire à son personnel féminin de bord. Cet avion aux souvenirs douloureux ne sera pas reproduit par un fabricant de jouets français ni aux couleurs d’Air France. 46 - Aéroplanes - Jouets de collection nº 15 1955 Quadrimoteur à hélices Super-Constellation Air France Une décennie plus tard, les braves Junkers sont placés au rancard. Ils seront avantageusement remplacés par un monoplan quadrimoteur à hélices tripales. Cet avion qui mérite parfaitement de représenter le renouveau mondial en matière d’aviation civile, porte le nom de Constellation, puis de Super-Constellation pour la version qui lui succédera. Et pour être super, cet avion est réellement super ! Il provient des ateliers américains Lockheed Aircraft Corporation, installés à Burbank, aux USA. Il s’agit d’un avion moderne qui n’a plus beaucoup de rapport avec les avions produits en Europe jusqu’au début de la 2 e Guerre mondiale. Le Super-Constellation se présente sous la forme d’un monoplan (désormais, les avions destinés aux transport de passagers seront uniquement des monoplans) quadrimoteur à hélices tripales et triple dérive à l’arrière. Les moteurs sont composés chacun de 18 cylindres en double-étoiles, développant 3750 CV au moment où ils sont le plus sollicités, c’est-à-dire au décollage, de façon à propulser dans les airs les 62 tonnes de l’appareil dont le poids est réduit à 28 tonnes lorsque l’avion est à vide. A eux seuls, les réservoirs de carburant approchent les 30 tonnes, lorsqu’ils sont remplis. Environ 30.000 litres de carburant étaient nécessaires pour alimenter les puissants moteurs Turbo-Cyclone Wright qui consomment en moyenne 1750 litres de carburant à l’heure, procurant au Super-Constellation une vitesse maximum de 587 km/h à 3800 mètres d’altitude. Selon les versions, 32 à 92 privilégiés bénéficiaient des faveurs de ce moyen de transport rapide, assistés de 6 à 10 membres d’équipage. Le Super-Constellation fut l’un des tout premiers avions au monde à bénéficier d’un radar météo et, pour certaines variantes, de réservoirs additionnels disposés aux extrémités des ailes, une disposition qui allongeait passablement son autonomie. L’appareil était équipé d’un train avant rentrant commandé hydrauliquement après l’envol. Les premiers vols eurent lieu en 1953. A l’instar de nombreuses compagnies internationales, Air France fut crédité de Super-Constellation. Les avions-jouets Air France relatifs à la décennie 1955 Le jouet qui représente le mieux ce quadrimoteur est le Super-Constellation produit en tôle imprimée par le fabricant strasbourgeois Joustra sous la référence 545. Celui-ci porte le conventionnel logotype à la crevette et l’immatriculation F-BHBA (pour une version). Les déplacements au sol de cet avion, qui dispose des caractéristiques réservoirs supplémentaires aux extrémités de ses ailes, s’effectuent à l’aide d’un moteur à friction. Ses hélices sont alors tournantes, entraînées par des câbles provenant du système à friction. La seconde version porte l’immatriculation F-BHBB et toujours le logotype à la crevette d’Air France. Ses hé- |