éléments tels que la cabine, le châssis, la réserve à combustible, de fines couches de peinture à l’alcool. Ces peintures translucides teintaient légèrement la tôle en mêlant leurs pastels au doré. L’impression en relief dessinait les têtes de rivets et les lignes horizontales sur la chaudière. Le même procédé était utilisé pour figurer les portes et les marquages de classe en chiffres romains sur les voitures d’autres modèles (voir photographie en bas de la page 7). Les caisses des wagons militaires, à contrario, sont des surfaces lisses. C’est la lithographie seule qui crée la profondeur sans être relayée par un quelconque emboutissage qui accentuerait l’effet. A l’extrémité de la chaudière, on fixait en guise de cheminée un cylindre de fer blanc parfois roulé en cône, lequel était ensuite peint en noir comme les toits des wagons. Fumee sans feu MEIER perfectionne bientôt cette pièce tubulaire. Il ajoute un nuage de fumée au dessus de la cheminée dont l’effet n’est pas sans dynamisme. Les volutes grisâtres s’étirent jusqu’au toit de la cabine et donnent une impression de vitesse. On ne peut que saluer le travail de l’entreprise sur les formes et les reliefs qui simulent superbement les mouvements moutonnants des fumées. La firme avait déjà fait usage de cet artifice sur un autre penny toy, un torpilleur, excepté que la fumée ne faisait pas corps avec la cheminée. Elle couvrait simplement le tuyau d’échappement à 8 - Trains et accessoires - Jouets de collection nº13 Ci-dessus : cette locomotive est rare dans cette combinaison de couleurs. Longueur 75 mm Cliché Vince WARWICK Ci-dessous : Sur la vignette monochrome, les wagons, avec leurs marquages des classes, sont très ressemblants. La marque de fabrique de Meier est visible sur l’angle supérieur droit de la boîte. Cliché Ron ELLIS la manière d’un capuchon. Un dessin du torpilleur se trouve dans le catalogue STOLLWERCK de Noël 1901, date à laquelle, probablement, la firme étendit l’utilisation des fumées factices aux trains (L’exemplaire dans son coffret d’origine est néanmoins plus récent. Vu les roues de la locomotive, il fut certainement produit après 1905). Ces raisonnements par analogie prennent toute leur valeur car, faute d’archives, la datation de ces petits trains à pousser (ou à tirer, le débat reste ouvert) pose des difficultés. A chaque décennie d’activité correspondent des qualités structurelles, des astuces d’assemblage, bref un faisceau d’indices qui constitue un échelle chronologique pour les collectionneurs. L’illustration polychrome sur le couvercle du coffret rouge peut surprendre. Le train représenté ne se rapporte absolument pas au jouet emballé. Pourtant, l’authenticité de la boîte garnie ne peut être contestée car elle provient d’un stock trouvé dans un bazar. En addition, le cloisonnement de la boîte est parfaitement adapté aux dimensions et volumes du train mixte. Cette jolie vignette n’est pas que fantaisie. Comme nous le vérifierons dans le paragraphe suivant, le jouet reproduit a bel et bien existé, du reste, l’étiquette en offre image assez honnête. On peut supposer que la vignette réalisée d’après le modèle du train à fumée vint à manquer, remplacée par une autre de nature similaire. MEIER était tiraillé entre son application à fabriquer les meilleurs penny toys et ses obligations d’entrepreneur, la sujétion de produire à coût minimum. L’illustration servait plus à éclairer l’acheteur sur la nature du véhicule fourni (train, automobiles) qu’à visualiser une reproduction fidèle au contenu. La rame se présente sous des combinaisons diverses : la plus simple ne comportait que deux voitures |