Une page du catalogue de 1937. Les coffrets complets avec piste ne comportent qu’une voiture. En bas au centre : la voiture complémentaire vendue seule. Les fous du volant foncent à 200 km/h Absent du catalogue LR de 1935, présent au catalogue 1937, ce somptueux jouet peut donc être daté de Noël 1936 où il est présenté comme nouveauté sur les catalogues « étrennes » des grands magasins parisiens. Le catalogue LR de 1937 est élogieux et on sent que Louis Roussy « a forcé sur la com », dirait-on aujourd’hui. Voilà ce que l’on peut lire : « L’autoroute est certainement le jouet le plus passionnant qui existe. Il faut voir ces autos qui, proportionnellement, roulent à environ 200 kilomètres à l’heure, prendre les virages à la corde, se doubler en pleine vitesse, dans la nuit, tous phares allumés. Ces bolides grimpent, descendent les côtes comme des flèches, s’arrêtent et repartent à volonté » Passons sur ces incitations au meurtre que sont les « 200 kilomètres à l’heure » et les « virages à la corde » ! Aujourd’hui Louis Roussy serait politiquement plus qu’incorrect... mais à l’époque l’automobile est synonyme de vitesse, de risque, d’exaltation de vertus viriles, et bien des aristocrates meurent, grandioses, derrière leur long capot. Et même pendant les années 1950, avec Albert Camus ou Françoise Sagan, ce sera le même goût de l’accident et de la vitesse. Les enfants des prolétaires qui vont à pied ou en bicyclette rêvent de destins aussi nobles et, à travers leurs jouets, anticiperont déjà sur ce qui les attend au prochain virage. Des années 1930 aux années 1950 le combat continue… Et le succès de l’Autoroute LR, pendant ces décennies, s’explique par cette demande sociale qui aujourd’hui peut paraître, on l’espère, insensée. Les diverses versions du jouet. Le jouet est vendu en coffret comprenant une voiture rouge (ou bleue) à ailes et calandre chromées, des éléments de piste, des signaux routiers et des 58 - Automobiles et camions |