3 - Déjà très chères pendant les années 1950, ces voitures Märklin en écartement « I » et longues de 40 cm ont su le rester jusqu’à aujourd’hui. 4 - Même Loco-Revue « craque » encore un peu pour les trains-jouets anciens sur la couverture de Mars 1953 ! Mais, promis, juré, désormais le virage vers le modélisme sera total et c’est sans nul doute la dernière « une » de Loco-Revue consacrée au trains-jouets anciens. Au premier plan, une fausse 2D2 Jep prend en charge une rame de voitures Etat à deux essieux Hornby. Au fond, une Flèche d’or Jep. Noter le décor style crèche de Noël dont l’éviction de la pratique modéliste fera l’objet d’une longue lutte idéologique dans Loco-Revue : la bataille pour un décor de qualité durera jusque pendant les années 1970. Ni surcote, ni braderie pendant les années 1950. Les années 1950 ne semblent guère accorder aux trains-jouets de l’avant-guerre une attention spéciale. Ces trains sont rarement l’objet de petites annonces dans les revues spécialisées, et quand les prix sont donnés (ce qui est rare), ils ne semblent ni excessifs, ni dérisoires. Par exemple, une petite annonce paraît dans le Loco-Revue de Juin 1950, page 193 : « A vendre : rame Hornby bon état comprenant : Loco 221 et son tender, 3 voitures Train bleu 8.000 fr Franco. Transfo JEP N°555 : 6.000 fr…. » 4 Est-ce une bonne affaire par rapport aux prix actuels du marché de la collection, sachant que la locomotive vaudrait aujourd’hui environ 4.000 fr, chaque voiture 2.000 fr, et le transformateur environ 1.000 fr, soit un total de 11.000 fr environ ? (Pardon : 1676 € !). En fait, non, ce n’est pas une bonne affaire si l’on sait que les 8.000 fr d’époque sont le prix neuf au catalogue d’une locomotive maquette Fournereau haut de gamme. D’ailleurs, en 1950, le train haut de gamme « Etoile du nord » Hornby, avec une 221 carénée, son tender, deux voitures à bogies et son transformateur, vaut environ 13.000 fr quand il apparaît 3 de nouveau au catalogue : le beau Train bleu d’avant-guerre est donc vendu à la moitié du prix du train équivalent neuf. La pratique classique et ancienne de vendre de l’occasion récente pour le demi prix du neuf est donc respectée. Il n’y a aucune surcote, aucun engouement spécial pour les trains-jouets anciens d’avant-guerre, ni aucune décote ou tendance à brader. Dernières années 1950 : premiers frémissements de la collectionnite ? Vers la fin des années 1950, comme nous le montrons dans l’illustration ci-contre montrant la page des petites annonces du numéro d’Octobre 1956, apparaissent subitement des annonces dans la rubrique « achat » qui sont d’un genre nouveau. Paraissant d’une manière répétitive pendant plusieurs mois, ces annonces émanent de collectionneurs étrangers, de véritables précurseurs, qui ont compris que les trainsjouets anciens en « O » ou en « I » ont de l’avenir. On recherche, avec passion et persévérance, la fameuse Micheline LR de 1932, ou, pour un collectionneur américain, le train Alder de 1935, ou encore les fameuses « Crocodile » suisses en « O » ou en « I », le matériel roulant remorqué dans tous les écartements. Même les Dinky Toys commencent à être considérés d’un tout autre œil, notamment les modèles d’avant-guerre, et sans doute il y en a beaucoup placés sur les réseaux en « O », faisant de la figuration immobile sur les routes peintes au pinceau directement sur la surface plane du réseau… Ces petites annonces, toutefois, semblent jouer les rôles de bouteille jetée à la mer, car les annonces proposant des trains-jouets à vendre sont très rares. Peut-être ces acheteurs de trains-jouets anciens cher- 4 - Mythe ou réalité |