LES MÉCANISMES DE L’ANGOISSE L’angoisse se manifeste par le biais de trois mécanismes distincts, l’un d’entre eux pouvant prédominer d’un individu à l’autre. Le mécanisme physique comprend tous les symptômes physiques comme les étourdissements, les palpitations, la transpiration, les douleurs thoraciques et l’essoufflement. Le mécanisme comportemental (ou behavioral) englobe les réactions concrètes telles que l’allure de la marche, le trépignement des pieds (taper du pied) et l’évitement. Pendant les attaques de panique, le mécanisme physique prédomine, car ce sont les symptômes psychosomatiques qui sont le plus facilement confondus, à tort, avec les signes de certaines maladies ou affections graves. Le mécanisme mental inclut les véritables sensations d’angoisse, de nervosité, d’anxiété, de panique et aussi les pensées telles que : « Quelque chose ne va pas ». La meilleure façon de se représenter l’ensemble des mécanismes de la réaction « faire face ou fuir », c’est en se rappelant qu’ils ont tous pour fonction de préparer l’organisme à réagir immédiatement et que leur but commun est de protéger l’organisme. LES MANIFESTATIONS PHYSIQUES DE LA PEUR La peur s’accompagne d’une série de réactions physiques de mobilisation. Lorsque l’organisme perçoit un danger, les glandes surrénales augmentent leur production d’adrénaline. L’organisme se mobilise alors pour la fuite ou la défense : accélération LES PHOBIES EN QUESTION Les phobies sont une des formes pathologiques de l’anxiété ; la peur anormale d’un objet ou d’une situation. Ce sont surtout des peurs irrationnelles, non justifiées ou démesurées par rapport à leur cause. Victime de phobies comme l’agoraphobie, on ressent une extrême anxiété pouvant aller jusqu’à la panique. Plus d’une personne sur dix sont sujettes à des phobies plus ou moins importantes. Les causes de ce trouble ne sont pas connues. Il y a souvent une prédisposition familiale. Elles sont légèrement plus fréquentes chez les femmes. Elles existent chez de nombreux enfants et disparaissent souvent à l’âge adulte. 56 INTELLIGENCE MAGAZINE ENQUÊTE COMPORTEMENT La peur est une réaction de protection de notre organisme. des battements du cœur, augmentation de l’acuité mentale, décomposition des graisses pour fournir plus d’énergie, etc... C’est seulement quand le péril est écarté qu’on ressent toute l’intensité des effets physiologiques de la peur. C’est aussi à ce moment où l’attention se relâche qu’on se met parfois à trembler et à prendre complètement conscience de l’ampleur du danger auquel on a fait face. L’angoisse générée par cette manifestation phobique peut être de différente ampleur selon la réceptivité du sujet. Les individus les plus exposés peuvent alors présenter des crises de spasmophilie, appelées aussi « crise d’angoisse » ou « attaque de panique ». À l’exception des personnes présentant des pathologies particulières (déficients cardiaques, asthmathiques...), les crises de spasmophilie ne présentent au demeurant aucun danger pour la santé ou la vie du sujet. Néanmoins, les victimes comparent ces épisodes à une sensation de mort imminente. Ces attaques de panique présentent une ou plusieurs caractéristiques psychologiques et manifestations physiques : Palpitations, tachycardie (accélération du rythme cardiaque), Tremblements ou secousses musculaires (d’où vient le nom de spasmophilie), Douleur, gênes thoraciques, Sensation d’étranglement, souffle court, Parfois, déréalisation ou dépersonnalisation. Les patients subissent une forte peur de plein fouet, les sensations de vertige, d’étouffement, de perte de contrôle, accompagnées des manifestations physiques d’une angoisse intense, ce qui les amène à redouter les situations dans lesquelles ils craignent d’avoir peur (peur d’avoir peur = Phobophobie). Ils peuvent alors élaborer par opposition un processus dit d’« évitement », consistant à éviter toute situation représentant l’objet de leur phobie. DIFFÉRENTES RÉACTIONS FACE À LA PEUR Nous avons toutes sortes de réactions devant la peur. Certaines fois ces réactions sont tout à fait fonctionnelles mais à d’autres moments, elles nous handicapent. > La paralysie Dans certains cas, la paralysie est une réaction protectrice fort efficace. Si j’assiste à un cambriolage où les voleurs sont armés, il est probablement mieux que je me fasse oublier plutôt que de tenter de m’échapper ou de crier de peur. Mais lorsque je rencontre un danger sur la route, il est généralement plus efficace de tenter de l’éviter que d’attendre passivement. > L’évitement Il est tentant d’éviter, sans discrimination, tout ce qui nous fait peur. Si on vit ainsi, toutefois, on s’aménage une existence qui s’avérera de plus en plus restreinte. Pour gagner de la liberté dans la vie, il est nécessaire, au contraire, d’apprivoiser ses peurs. L’important, pour décider de ce que l’on fait avec une peur, est de prendre soin d’évaluer le prix que nous paierons à l’apprivoiser comparativement à celui de l’éviter. |