Jean-Sébastien Bach JEAN-SEBASTIEN BACH Jean-Sébastien Bach fait partie des noms qui reviennent lorsque l’on évoque le terme de génie musical. Membre d’une famille totalement dévouée à la musique, ce compositeur allemand a également été un travailleur acharné ; les génies étant en réalité rarement des dilettantes en dépit de certaines images qui tendraient à insinuer le contraire. Si les compositions de Bach ont marqué la musique depuis le XVIII e siècle, c’est parce qu’il a étudié sans répit cette « science », en devenant notamment le grand spécialiste du contrepoint. Tout comme Mozart, il est également un musicien virtuose, qui détient d’immenses facilités et peut tout aussi bien jouer du clavecin ou de l’orgue que du violon. Capable d’improviser des morceaux extrêmement complexes, on peut le qualifier de génie, car il fut également un inventeur. Bien des siècles après, tout un chacun connaît à l’oreille quelques notes des fugues de Bach sans pour autant détenir une véritable culture classique. Les spécialistes décrivent ses compositions comme l’équilibre parfait entre ce fameux contrepoint (une écriture classique et stricte) et l’harmonie. Profondément croyant, Bach a su marquer son temps, mais également l’avenir, en formant des étudiants. Ce génie a fait l’admiration de ses pairs, mais aussi des modernes, par qui il est souvent considéré comme le plus grand compositeur européen. Pourtant à sa mort, il est tombé dans l’oubli et il faudra attendre le XIX e siècle pour que ses œuvres reviennent au premier plan. 30 INTELLIGENCE MAGAZINE GÉNIES PORTRAITS LUDWIG VAN BEETHOVEN Beethoven mérite le terme de génie musical même s’il est moins flamboyant que Mozart et bien que devenu très populaire de son vivant. Il a véritablement fait progresser son art en particulier dans le domaine de la musique de chambre où il reste un maître incontesté. Contemporain de Mozart, bien que plus jeune, il découvre Bach et devient un pianiste hors normes. Mais c’est un autre artiste, Haydn, qui va le faire évoluer, grâce à son enseignement. Devenu le pianiste virtuose de la capitale de la musique, Vienne, il impressionne par sa capacité à improviser extrêmement brillamment. Sa surdité le fit se retirer du monde sans pour autant tarir son imagination de compositeur. Sonates et symphonies s’enchaînent, mais c’est lorsqu’il arrête de jouer en concert qu’il se concentre sur la création, de façon quasi obsessionnelle. L’homme n’est d’ailleurs pas des plus faciles, il n’hésite pas à écrire à un prince qui l’a agacé « Prince, ce que vous êtes, vous l’êtes par le hasard et la naissance. Ce que je suis, je le suis par moi. Des princes, il y en a et il y en aura encore des milliers. Il n’y a qu’un Beethoven ». Qui a dit que le génie était parfois inconscient de sa propre valeur ? Le fait est que ce n’est pas l’intérêt qui le guidait, car il perdit une rente suite à ce courrier assassin. Ludwig Van Beethoven Le compositeur a eu une fin de vie difficile bien que toujours créative. Il résume ce qu’il ressent dans une phrase assez terrible : « Nous, êtres limités à l’esprit infini, sommes uniquement nés pour la joie et pour la souffrance. Et on pourrait presque dire que les plus éminents s’emparent de la joie par la souffrance ». Ce passage obligé par les épreuves avant de connaître une forme de bonheur est profondément inscrit dans sa musique. Beethoven a aujourd’hui acquis la reconnaissance, notamment en technique musicale, avec une rythmique de mouvements résolument novatrice, et un soin assez nouveau réservé à l’orchestration. FRANZ LISZT HYMNE À LA JOIE Beethoven a écrit ce quatuor vocal au dernier mouvement de la neuvième symphonie qui appelle à la fraternité humaine. Elle est devenue l’hymne européen et fait partie du patrimoine mondial de l’Unesco. Le compositeur hongrois né en 1811 a bénéficié d’une grande aura pendant sa vie, mais ce virtuose du piano a surtout marqué son temps et au-delà par sa technique pianistique. Inventeur, mais aussi compositeur touche-à-tout, il s’est intéressé à de nombreux autres artistes. Franz Liszt Cet enfant prodige qui eut très tôt l’habitude de faire des récitals à travers l’Europe cessera cette vie de bohème dès la mort de son père alors qu’il a 16 ans. Il jouera encore ensuite, mais il prend le temps de se consacrer à la composition. Maître de Chapelle de 1842 à 1858, son génie peut s’exprimer auprès de ses élèves et il parvient à créer un centre musical véritablement novateur ce |