Moi & moi mine, car ce sont les symptômes psychosomatiques qui sont le plus facilement confondus, à tort, avec les signes de certaines maladies ou affections graves. Le mécanisme mental inclut les véritables sensations d’angoisse, de nervosité, d'anxiété, de panique et aussi les pensées telles que : « Quelque chose ne va pas ». La meilleure façon de se représenter l'ensemble des mécanismes de la réaction « faire face ou fuir », c'est en se rappelant qu'ils ont tous pour fonction de préparer l'organisme à réagir immédiatement et que leur but commun est de protéger l'organisme. Les manifestations physiques de la peur La peur s’accompagne d’une série de réactions physiques de mobilisation. Lorsque l’organisme perçoit un danger, les glandes surrénales augmentent leur production d’adrénaline. L’organisme se mobilise alors pour la fuite ou la défense : accélération des battements du cœur, augmentation de l’acuité mentale, décomposition des graisses pour fournir plus d’énergie, etc... C’est seulement quand le péril est écarté qu’on ressent toute l’intensité des effets physiologiques de la peur. C’est aussi à ce moment où l’attention se relâche qu’on se met parfois à trembler et à prendre complètement conscience de l’ampleur du danger auquel on doit faire face. ADOBESTOCK 28 - idées femme L'angoisse générée par cette manifestation phobique peut être de différente ampleur selon la réceptivité du sujet. Les individus les plus exposés peuvent alors présenter des crises de spasmophilie, appelées aussi « crise d'angoisse » ou « attaque de panique ». À l'exception des personnes présentant des pathologies particulières (déficients cardiaques, asthmathiques...), les crises de spasmophilie ne présentent au demeurant aucun danger pour la santé ou la vie du sujet. Néanmoins, les victimes comparent ces épisodes à une sensation de mort imminente. Ces attaques de panique présentent une ou plusieurs caractéristiques psychologiques et manifestations physiques : Palpitations, tachycardie (accélération du rythme cardiaque), Tremblements ou secousses musculaires (d'où vient le nom de spasmophilie), Douleur, gênes thoraciques, Sensation d'étranglement, souffle court, Parfois, déréalisation ou dépersonnalisation. Les patients subissent une forte peur de plein fouet, les sensa- La peur est un processus d'anticipation et de protection. tions de vertige, d'étouffement, de perte de contrôle, accompagnées des manifestations physiques d'une angoisse intense, ce qui les amène à redouter les situations dans lesquelles ils craignent d'avoir peur (peur d'avoir peur = Phobophobie). Ils peuvent alors élaborer par opposition un processus dit d' « évitement », consistant à éviter toute situation représentant l'objet de leur phobie. EXPERT ADOBESTOCK Différentes réactions face à la peur Nous avons toutes sortes de réactions devant la peur. Certaines fois, ces réactions sont tout à fait fonctionnelles mais à d’autres moments, elles nous handicapent. La paralysie Dans certains cas, la paralysie est une réaction protectrice fort efficace. Si j’assiste à un cambriolage où les voleurs sont armés, il est probablement mieux que je me fasse oublier plutôt que de tenter de m’échapper ou de crier de peur. Mais lorsque je rencontre un danger sur la route, il est généralement plus efficace de tenter de l’éviter que d’attendre passivement. L’évitement Il est tentant d’éviter, sans discrimination, tout ce qui nous fait peur. Si on vit ainsi, toutefois, on s’aménage une existence qui s’avérera de plus en plus restreinte. Pour gagner de la liberté dans la vie, il est nécessaire, au contraire, d’apprivoiser ses peurs. L’important, pour décider de ce que l’on fait avec une peur, est de prendre soin d’évaluer le prix que nous paierons à l’apprivoiser comparativement à celui de l’éviter. JEAN-LUC EMERY, psychiatre, auteur de "Surmontez vos peurs : vaincre le trouble panique et l'agoraphobie". S’entraîner à faire face à l’angoisse « La phobie ou le trouble anxieux créent des pensées et des comportements face aux angoisses qui sont censés mettre fin à ces angoisses. Mais au final, ils les augmentent. Il faut donc s'entraîner à faire face à l'angoisse de manière efficace. Pour cela, il faut d'abord repérer les situations, les expériences qui vont créer l'angoisse et tous les "trucs" que les patients ont ou font pour y faire face, se rassurer : on les appelle les "comportements de sécurité en situation" (avoir toujours un téléphone portable dans sa poche, se placer à proximité des portes dans le métro…) Il faut ensuite apprendre à faire face sans fuir et sans entrer dans un scénario catastrophe, en y substituant des comportements efficaces. Il faut les aider à comprendre que quand ils sont angoissés, ils ne sont pas en danger et qu'ils peuvent contrôler ce qu'ils pensent et ce qu'ils font. Dans ces situations, il ne faut pas se centrer sur ce qui peut se passer mais sur ce qui se passe : c'est-à-dire la peur. Qu'est-ce qui se passe dans mon corps quand j'ai peur ? Par exemple, si j'ai les jambes molles cela ne veut pas dire que je vais m'évanouir mais seulement qu'il y a plus de sang dans les muscles de mes membres inférieurs. Il faut réinterpréter correctement ce que l'on ressent : c'est-à-dire que même s'il on ressent une faiblesse, il y a en réalité beaucoup d'oxygène qui est apporté aux muscles de nos jambes et que celles-ci peuvent nous porter longtemps... » |