✼✼✼ Egalité homme-femme PSYQUOTIDIEN « Egalité homme-femme » « Toutes les discussions sur la condition des femmes, sur le caractère, le tempérament des femmes, sur la soumission et l’émancipation des femmes, font perdre de vue ce fait fondamental que la distinction des deux sexes est conçue selon une trame culturelle servant de base aux rapports humains, et que le petit garçon qui grandit est modelé tout aussi inexorablement que la petite fille selon un moule particulier et bien défini. » 3. Léger hiatus pour les décisions purement financières. 37% des hommes disent être les décideurs, contre 45% des femmes. Le pouvoir est donc assez partagé, le reste des couples déclarant faire cela ensemble. 4. En ce qui concerne la télévision, le résultat ne semble pas vraiment applicable à la France. Mais peut-être s’agit-il d’un signe du futur ? En effet, hommes et femmes sont à égalité sur le sujet du fait que de nombreux ménages ont plusieurs écrans, mais surtout regardent chacun leur émission. Un phénomène encore assez rare en France, mais qui évolue vite. 5. Enfin, dernière point important : les couples retraités prennent plus souvent les décisions ensemble que les couples de moins de trente ans. Et les catégories de revenus n’ont pas de véritable influence sur les résultats, ni le fait que la femme travaille ou pas. Les femmes continuent à revendiquer l’égalité dans le domaine des salaires ou de la représentation politique. Mais dans la sphère privée, le couple reste inégalitaire dans son fonctionnement, non pas vraiment consciemment, mais presque naturellement pourrait-on dire. Même si la révolution est en marche depuis déjà des années, elle est loin d’être terminée. Difficile de se défaire de modèles persistants, d’autant que ces changements ne sont pas toujours souhaités. Le pacs, l’union libre, le mariage pour tous ont cependant modifié les cartes, tout comme les avancées médicales. 78 - Idées Femme 24 FÉMININPSYCHO Le piège de l’égalité Les nouveaux droits acquis par les femmes en Occident ont parfois été interprétés comme une jolie enveloppe contenant du poison. En effet, si l’on adopte une position universaliste qui fait de l’homme et de la femme des êtres ayant strictement les mêmes droits, et donc les mêmes devoirs, la question se pose de la maternité, du travail de nuit, des travaux pénibles, etc. Il semble logique que la femme bénéficie d’une certaine protection de par sa nature même, ce qui vient pourtant contrevenir au droit strict. ADOBESTOCK (Margaret Mead) Si l’on décide d’adopter une approche différentielle, le reproche est rapidement émis d’une forme de discrimination qui demande à être corrigée. L’exemple de la parité sur les listes électorales est sur le sujet assez parlant : les femmes ne sont pas suffisamment présentes dans la vie politique, il convient donc d’établir une liste où hommes et femmes sont en nombre égal. Sauf qu’inscrire une personne sur une liste uniquement de par son sexe peut sembler injustifié, voire incohérent. D’un autre côté, ne pas créer les conditions permettant aux femmes de gérer une vie familiale en même temps qu’une vie politique signifie que peu de femmes auront la possibilité d’accéder à des postes équivalents à ceux des hommes. Vous avez dit : la quadrature du cercle ? Si l’égalité homme-femme demeure un vaste débat sociologique, il n’est pas encore vraiment ancré dans la réalité. A croire que le sujet reste encore secondaire aujourd’hui. n J.B. À LIRE Une question d’équilibre « Pouvoir(e)s : Les nouveaux équilibres femmeshommes » de Sophie Bramly et Armelle Carminati-Rabasse, Eyrolles, 280 pages, 22 €. Une recomposition des inégalités « Femmeshommes - Penser l'égalité » sous la direction de Sandrine Dauphin et Réjane Sénac, La Documentation française, 210 pages, 14,50 €. |