INTERVIEW 30• HD magazine Joseph Guégan, DGA du groupe Canal+ à la norme Mpeg4 (mais il n’est pas encore finalisé). Depuis le 1er octobre, nous nous attachons donc à valider en interne notre chaîne HD (caméras, régie) en diffusant les programmes phares de Canal+ dans leur mouture haute définition. HD Mag : Combien de temps cette seconde phase de test va-t-elle durer ? Pouvezvous nous communiquer une date pour le lancement commercial ? J. G. : Aujourd’hui, nos plans les plus optimistes tablent sur un lancement commercial au printemps 2006, par exemple au mois d’avril. Toutefois, la politique de Canal+ au niveau de la HD est claire : nous n’envisagerons de proposer des abonnements à nos clients qu’à partir du moment où nous serons en mesure de leur offrir un service sans défaut, tant au niveau technique qu’en termes de contenu. Le principal argument de la HD étant justement le gain de qualité (image et son) par rapport à la SD (Standard Definition) actuellement diffusée en France, notre offre ne devra souffrir d’aucun défaut ! D’ailleurs, pour assurer ce gain qualitatif, nous avons évidemment été obligés de mettre à jour la plupart de nos moyens techniques (caméras compatibles HD, régies à 100% numériques, prise de son en 5.1, etc.). Cela représente un investissement important, aussi bien financier que logistique. HD Mag : Concrètement, quels sont les défis qui vous restent encore à relever aujourd’hui, d’un point de vue technique, pour pouvoir présenter une offre commerciale ? J. G.. : Si la diffusion de films, ou d’émissions tournées en HD, ne pose pas de problème majeur, notre principal défi consiste aujourd’hui à assurer les directs sportifs – les matches de football en particulier – en qualité HD. Forcément, pour que vous puissiez savourer un match de foot en 5.1 (le tacle par derrière prend une dimension nouvelle), tranquillement installé dans votre canapé, nos équipes techniques doivent radicalement modifier leurs méthodes de prise de son. Croyez moi que cela ne va pas sans difficulté au niveau du placement des microphones ! D’autre part, nous devons également prendre une décision concernant le format de diffusion de ces retransmissions sportives. Une image HD, en effet, ne se traite pas de la même manière qu’une image SD. Très concrètement, le choix d’une diffusion en 720p, plutôt qu’en 1080i, est aujourd’hui plus que probable. L’image progressive du 720p nous semble nettement mieux adaptée à ce type de programmes. HD Mag : En quoi le 720p est-il supérieur ? J. G. : Les problèmes de rémanence et de scintillement sont pour ainsi dire inexistants en 720p. Chaque image est complète (mode progressif) et il y en a… 50 par seconde ! A contrario, le 1080i, du fait de son signal entrelacé (50 trames par seconde, soit 25 images) donne des séquences moins fluides, du moins dans le cas particulier des retransmissions sportives. Pour un film, le 1080i est supérieur cette fois : la définition (1920 x 1080 points) prime et les 50 images par seconde du 720p ne servent à rien puisque la source a été tournée à 24 ips ! Dans le cas d’une production propre, les 50 images par seconde donnent un résultat époustouflant : les ralentis sont parfaits et les mouvements de caméra rapides deviennent possibles (suivre un joueur en pleine course le long de la ligne de touche, par exemple). Au final, c’est le spectateur qui est gagnant, ce qui reste notre objectif premier. HD Mag : Justement, si je suis déjà abonné à Canalsat et que je veux continuer à regarder ma chaîne préférée, Jimmy, le futur décodeur sera-t-il compatible avec tous les standards existants, à savoir – outre le Mpeg4 en HD –, le Mpeg4 en définition standard et le Mpeg2 (aussi bien en HD qu’en SD) ? J. G. : Bien sûr. Tous les abonnés qui voudront profiter de l’offre Canalsat HD pourront remplacer leur ancien décodeur satellite (les modèles Mpeg2 SD actuels) par la mouture multistandard. Nous ne savons |