Agorha-Solde : la modernisation du système de solde S’inscrivant dans le programme de modernisation du Système d’information ressources humaines et paye (SIRH-Paye) de l’État, la gendarmerie a décidé, fin 2014, de développer son propre module de solde en s’appuyant sur son système d’information « Application de gestion de l’organisation et des ressources humaines » (Agorha), remplaçant ainsi l’actuelle application vieillissante exploitée par le ministère des Armées. Pourquoi changer ? 30 La gendarmerie nationale, qui utilise depuis 2005 l’application Agorha, pierre angulaire du système d’information de l’Institution, notamment en ce qui concerne les Ressources humaines (R.H.) et l’organisation, souhaitait disposer, pour le 1er janvier 2019, d’un outil assurant la production de la solde pour l’ensemble de ses 137 000 militaires d’active et de réserve. Dans une logique de simplification, elle a fait le choix d’implémenter dans Agorha le module paye de l’éditeur de logiciels SAP, un progiciel de gestion d’entreprise, afin de disposer d’un système entièrement intégré permettant d’administrer toutes les composantes de la chaîne R.H. - Solde. 75% des données utiles au calcul de la solde proviennent des R.H. En effet, un change- ment dans la situation administrative ou familiale du militaire, l’obtention d’une qualification, etc., engendrent un droit à indemnité et impactent donc directement la solde. Les systèmes actuels de calcul de solde, l’un exploité par le ministère des Armées pour les militaires d’active (Pérennisation du système d’information des droits individuels - PSIDI) et l’autre par la gendarmerie pour les réservistes (Droits individuels des réservistes - DIRES), nécessitent une double saisie de données. Aucune interface n’établit de lien entre la première saisie faite dans le système de gestion R.H. et la seconde dans le système solde. Le projet Agorha-solde consiste donc à intégrer un calculateur de solde dans Agorha, afin de disposer d’un système R.H. - Solde cohérent, où la donnée n’est saisie qu’une seule fois par un seul acteur (gestionnaire R.H. ou gestionnaire solde). Ce calcul automatisé prendra en compte les données R.H. déclarées par le gendarme, au plus tard le 22 de chaque mois, ce qui permettra d’avoir, au moment du paiement, une solde au plus près de la situation réelle de l’intéressé. Outre un gain de temps, ce processus permet de réduire le risque d’erreur sur la solde. Bien choisir les acteurs du projet Une des clés de réussite d’un projet, notamment informatique, est d’avoir une direction « forte ». C’est pourquoi le général de brigade Gilles Dautois, fort de son expertise en matière de conduite de projet et de gouvernance, acquise notamment à l’occasion des programmes Saphir et Rubis, a été directement placé, pour cette mission, auprès du Major général de la gendarmerie. Ce positionnement permet de limiter les intermédiaires lors des prises de décisions et d’assurer une neutralité vis-à-vis des différentes directions « métier » impliquées. « Nous avons fait le choix d’internaliser ce projet depuis les travaux initiaux, commencés en 2014, jusqu’à sa finalisation, et même au-delà, lorsque nous assurerons le maintien en condition opérationnelle d’Agorha-solde, explique le général, qui est appuyé dans cette mission par quatre officiers supérieurs. Afin d’assurer la fluidité des relations entre les acteurs majeurs, nous avons colocalisé la direction de projet, la Mission du système d’information Agorha (MSIA), le Bureau des outils de soutien et des statistiques (BOS 2) et le Bureau des droits individuels (BDI), au sein de la DGGN, permettant un rapport humain direct, ce qui est un gage de performance. » Une répartition des missions Pour mener à bien ce projet, la gendarmerie a su capitaliser sur ses compétences internes. Tout d’abord, le BDI, maître d’ouvrage, bras armé du sous-directeur de la politique des ressources humaines, qui assure le pilotage fonctionnel de la solde. « Lorsqu’une indemnité est créée par rapport à un critère quelconque, ou modifiée, nous sommes chargés de définir les règles de solde qui permettront de générer la modification de la solde des personnels concernés. Pour traduire cette règle de solde en langage technique, nous transmettons notre besoin à l’assistant de maîtrise ouvrage qu’est la MSIA, précise le colonel Bernard Souchon, chef du BDI. |