La constitution en société demeure plus rare chez les femmes, qui semblent préférer rester propriétaire unique, contrairement aux hommes. Enfin, les femmes indépendantes et/ou entrepreneures sont plus rarement employeurs que leurs homologues masculins. Des performances supérieures Les résultats des études menées sur la performance de leurs entreprises varient en fonction de la définition de la performance. Si l’on étudie la performance sur la base du taux de survie, la performance des entreprises dirigées par des femmes est supérieure à celle des hommes. Si l’on évalue la performance sur la base du succès de l’entreprise, les résultats sont plus contrastés  : la performance des hommes et des femmes serait plus ou moins identique si on choisit la croissance et/ou le rendement comme indicateurs de succès, mais plus faible chez les femmes si on choisit la taille de l’entreprise comme indicateur. Les études existantes font également apparaître certaines tendances en ce qui concerne la manière dont les femmes envisagent et gèrent leur entreprise, que ce soit au niveau de la perception de leurs compétences, du système de valeurs, des objectifs, ou des critères de réussite. Selon certains auteurs, les femmes semblent favoriser une structure horizontale et un mode de gestion souple, et encourager la participation, le partage du pouvoir et de l’information. Les femmes indépendantes et/ou entrepreneures ont souvent plusieurs sphères principales dans leur vie et cherchent ainsi à concilier leur vie familiale, privée et professionnelle. En plus des objectifs économiques, la plupart d’entre elles accordent une grande importance aux objectifs personnels et sociaux. Plus spécifiquement, diverses études ont montré que leurs objectifs étaient généralement peu orientés vers la croissance de la taille de l’entreprise, en raison notamment d’une certaine aversion pour le risque, mais également d’une volonté de réserver du temps pour leur famille. Plus de difficulté à se financer Les caractéristiques personnelles des femmes indépendantes et/ou entrepreneures (âge, expérience, formation…), les caractéristiques de leurs entreprises (taille, secteur, statut…), ainsi que leur manière d’être en affaires (objectifs, critères de réussite, perception de leurs compétences…), ont des implications au niveau du financement, de la participation à des réseaux ou à des formations, et du recours à des organismes de soutien à l’entrepreneuriat. En termes de financement, en raison principalement de ces variables structurelles, les femmes rencontrent parfois certaines difficultés d’accès au financement. Par ailleurs, elles sont souvent amenées à investir de faibles montants au démarrage et à avoir principalement recours à l’épargne personnelle, aux cartes de crédit ou à des prêts informels auprès de leur entourage, plutôt qu’à des prêts bancaires. En termes de participation à des réseaux, plusieurs auteurs soulignent le manque d’information et la faible participation des femmes indépendantes et/ou entrepreneures, alors qu’elles pourraient y trouver des informations utiles et bénéficier d’opportunités, en matière de financement notamment. Mais les choses sont en train de changer, car il y a se plus en plus de réseaux économiques et d’affaires au féminin. Enfin, il semble qu’elles suivent peu de formations complémentaires (dans leur secteur d’activité ou en gestion d’entreprise), et qu’elles aient peu recours à des organismes d’aide à l’entrepreneuriat, souvent par manque d’information sur les structures et aides existantes. ÉTAT D’ESPRIT Quid du management au féminin Quand on demande à des dirigeants d’entreprise, notamment masculins, quels sont les points forts du management au féminin, la majorité répond que les femmes n’ont pas peur de poser les problèmes sur la table, qu’elles sont meilleures dans le travail en équipe et que leur bon sens pratique est une force sur le terrain. Généralement plus posées, plus sereines et plus à l’écoute, elles mettent moins leur égo en avant au profit des équipes ou de l’image globale de l’entreprise. Les femmes managers s’attribuent plus de qualités de management que les hommes mais ne revendiquent pas le leadership et la capacité à décider, qui restent attribués aux hommes. Parmi les forces typiquement féminines, on retrouve les qualités organisationnelles et relationnelles  : mener plusieurs projets à la fois, instaurer une relation de confiance, organiser le travail, communiquer et expliquer ses décisions, prendre en compte les avis et suggestions des collaborateurs. Bref, les managers femmes se révèlent de bien meilleures communicantes ! C.D. Qui sont les, managers femmes ? Selon le baromètre des femmes managers, créé par le réseau des femmes de BPCE S.A, les Essenti’elles, les femmes managers possèdent un niveau d’études plus élevé  : 53% ont au moins un bac +3 contre 37% pour les hommes managers. Elles travaillent plus fréquemment dans le secteur public (administration, santé et action sociale) et, de façon générale, dans le tertiaire. Elles sont aussi davantage présentes dans les activités fonctionnelles telles que la comptabilité ou les ressources humaines. D’un point de vue personnel, les femmes managers vivent plus souvent seules (31% vs 18%) , voire seules avec des enfants (12% vs 3%) et celles en couple sont moins aidées au quotidien par leur conjoint (50% d’entre elles déclarent être beaucoup aidées vs 82% chez les hommes). Dans l’ensemble, les femmes managers éprouvent plus de difficultés à préserver du temps pour elles entre vie professionnelle et personnelle (22% contre 12% des femmes non managers) et privilégient moins leur vie familiale en cas d’arbitrage (42% vs 49%) , préférant arbitrer en fonction des circonstances (à 50% vs 40%). Entreprendre Femme 43