Chroniques n°76 avr à aoû 2016
Chroniques n°76 avr à aoû 2016
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°76 de avr à aoû 2016

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Bibliothèque nationale de France

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 36

  • Taille du fichier PDF : 6,7 Mo

  • Dans ce numéro : l'histoire de la franc-maçonnerie racontée à la BnF.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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26 COLLECTIONS PATRICE CAUCHETIER CHRONIQUES DE LA BnF Nº76 Patrice Cauchetier d’Atys à Godot Depuis 2014, le département des Arts du spectacle a acquis trois mille dessins préparatoires du costumier Patrice Cauchetier, ainsi que toute la documentation qui les accompagnait. Pleins feux sur ce créateur, complice des plus grandes figures de la mise en scène. C’est à la fin des années 1960 que Patrice Cauchetier débute son activité de créateur de costumes pour la scène. Depuis quarante-cinq ans, il collabore régulièrement au théâtre avec Yves Beaunesne, Jacques Lassalle, Jean- Louis Thamin, ou avec Pierre Strosser à l’Opéra. Début 2016, les spectateurs ont encore pu découvrir, au théâtre de l’Œuvre, les costumes qu’il a créés pour Qui a peur de Virgina Woolf ?, mis en scène par Alain Françon. C’est lui aussi qui, en 2011, habilla François Morel dans Le Bourgeois gentilhomme de Catherine Hiegel. Mais ce sont surtout trois grands compagnonnages qui ont rythmé sa carrière. Auprès de Jean- Pierre Vincent, il dessine des costumes pour les comédies classiques de Molière ou Marivaux, mais aussi pour le théâtre de Beckett et de Jean-Luc Lagarce. Jean-Marie Villégier fait de lui l’un des artisans de la renaissance de l’opéra baroque en France en lui confiant les costumes d’Atys qu’il monte avec William Christie en 1986. Il est enfin l’un des créateurs attitrés d’Alain Françon, pour habiller les personnages de Claudel et de Tchékhov. Dessins et costumes Les dossiers conservés à la BnF témoignent de cette riche carrière et permettent au chercheur de suivre tout le processus de création des costumes. En effet, feuilleter ces documents, c’est découvrir une méthode qui s’affine au fur et à mesure des années de pratique. Patrice Cauchetier commence par dessiner au crayon un costume dans lequel on devine la silhouette de l’acteur ; puis il procède par modifications successives en photocopiant le dessin originel. Là, il précise la tournure d’une robe ; ici, il reprend l’ouverture d’une redingote. La maquette finale retient la version élue, soigneusement mise en couleur au crayon, rendue prête à l’exécution par l’ajout d’échantillons de tissus, rubans, boutons, destinés à servir de références aux ateliers de couture. Ces dessins entrent aussi en résonance avec d’autres collections conservées au département des Arts du spectacle, comme le fonds de l’Illustre Théâtre. La prochaine occasion de découvrir ces costumes hors des salles de lecture de la BnF ? Rendez-vous à partir du 9 avril 2016 au Centre national du costume de scène de Moulins 1 pour l’exposition Barockissimo ! Les Arts Florissants en scène. Iris Berbain, département des Arts du spectacle Ci-contre Jean Vilar, 1958 Ci-dessous Patrice Cauchetier, maquettes de costumes pour Vladimir et Estragon, dans En attendant Godot de Beckett, mise en scène de Jean-Pierre Vincent, 2015 BnF, Arts du spectacle 1. Renseignements sur le site internet  : http://www.cncs.fr Lettres de jeunesse En 2015, le département des Arts du spectacle a pu acquérir vingt-trois lettres autographes que Jean Vilar a écrites entre 1936 et 1942 et qui témoignent de ses relations amicales avec différents membres de la famille Cazalis-Darquet. Dans ces lettres, le jeune comédien, bientôt metteur en scène, parle dans un style très libre de ses débuts chez Charles Dullin, de ses visites dans les musées parisiens, de son appartenance à l’association Jeune France, mais aussi des premières tournées de sa compagnie Les Comédiens de la Roulotte ou de ses rêves de théâtre  : « La scène à trois dimensions […] est un cadre de jeu qui ne m’a jamais beaucoup plu. Le rêve, c’est ça, écrit-il en regard du dessin d’une scène circulaire, le rond de l’orchestre entouré des travées des spectateurs. Et non plus par conséquent le demi-cercle des Grecs. Et des parodoi qui ne servent qu’à entrer et sortir. Plus de conneries de coulisses ! Plus de décors ou très peu. » Ces lettres rejoindront la Maison Jean Vilar où le département des Arts du spectacle a déjà en dépôt le fonds des archives personnelles de l’artiste. Lenka Bokova, département des Arts du spectacle, antenne avignonnaise
COLLECTIONS CONGRÈS SHARP 1 QUAND LA SATIRE SE FAIT MÉDAILLE La collection de médailles allemandes du département des Monnaies, médailles et antiques est exceptionnelle, mais la période contemporaine y est très peu représentée. Elle vient de s’enrichir de deux œuvres de KarlGoetz, représentant le plus mordant de l’expressionnisme allemand dans la médaille. Pendant la guerre de 1914-1918, à l’inverse du British Museum à Londres qui documentait la propagande adverse, le département s’abstint de toute acquisition de médaille allemande. La collection est ainsi réduite au don Carle Dreyfus (1930) et à un exemplaire du Naufrage du Lusitania de KarlGoetz (1875-1950). En 2014, ont été acquises deux autres de ses médailles satiriques en bronze. L’une montre Clemenceau désignant les mots « Alsace », « Lorraine » et « Rhin », inscrits sur son accoudoir. La légende, « Comment on a répondu aux envies de conquête de Clemenceau », trouve son explication au revers  : le bombardement de Paris à longue distance. Clemenceau, représenté ici en tigre à tête humaine, sursaute devant un obus qui s’abat sur fond de tour Eiffel. Les bombardements, commencés le 23 mars 1918 depuis les positions allemandes de Crépy-en-Laonnois à 120 km de la capitale, se poursuivirent jusqu’en mai et firent deux cents victimes. Les trois Pariser Kanone ont été confondus dans l’imagination populaire avec la « Grosse Bertha », un mortier qui n’a en réalité pas servi contre Paris. L’autre médaille, de 1923, dénonce la politique de l’après-guerre de Clemenceau, ministre de la Guerre et président du Conseil jusqu’en 1920, représenté la main sur un crâne, et Poincaré, armé d’un couteau, piétinant femme et enfant. Le sens de l’image est explicité par une phrase apocryphe qui sera reprise par la propagande hitlérienne  : « Ainsi a parlé Clemenceau, président-ministre de France  : ‘20 millions d’Allemands en trop !’ » Au revers  : « Son successeur Raymond Poincaré accomplit un meurtre de masse dans la Ruhr », allusion à l’occupation de la Ruhr et à ses cent cinquante victimes. Ces documents d’histoire contrastent, par leur style et leur outrance, avec les médailles de guerre françaises de Pierre Roche. Inès Villela-Petit département des Monnaies, médailles et antiques 2 3 4 1 & 2 Réponse à la politique de conquêtes de Clemenceau 1918, bronze, 5,7 cm 3 & 4 De Clemenceau à Poincaré 1923, bronze, 6 cm BnF, Monnaies, médailles et antiques Pour toute information ou inscription, rendez-vous sur le site officiel  : www.sharpparis2016.com Vous avez dit SHARP ? SHARP, the Society for the History of Authorship, Reading and Publishing, est une association internationale rassemblant chercheurs, étudiants, professionnels et amateurs, autour d’une passion commune  : l’histoire du livre. Après Philadelphie, Anvers et Montréal, son 24 e congrès se tiendra à Paris, du 18 au 21 juillet 2016. Implantée dans plus de quarante pays, SHARP entend défendre la diversité culturelle, l’accès au savoir et le dialogue entre les cultures. L’association est à l’initiative de nombreux travaux de recherche pluridisciplinaires, dont elle assure la diffusion, et qui se situent au croisement de domaines aussi variés que l’histoire de l’écrit, l’édition, la lecture, la sociologie, la philosophie, les sciences de l’information ou encore l’économie de la culture… SHARP organise chaque année un congrès international permettant aux passionnés d’histoire du livre de se retrouver et d’échanger au cours d’une semaine de conférences, d’ateliers et de présentations interactives extrêmement riches. Des temps de convivialité font également partie du programme. Les langues du livre Cette année, le congrès aura pour thème « les langues du livre ». Le sujet sera décliné selon deux axes principaux  : tout d’abord l’axe international (plurilinguisme de l’imprimé, langues majoritaires et minoritaires, circulation des imprimés dans l’espace international, importance de la traduction dans les échanges) ; puis l’axe numérique (impacts de la révolution numérique, évolution de la matérialité du livre, dématérialisation des supports, nouveaux langages numériques). De nombreuses personnalités scientifiques sont conviées parmi lesquelles figurent Antoine Compagnon (Collège de France), Roger Chartier (Collège de France), Jean-Yves Mollier (université de Versailles- Saint-Quentin-en-Yvelines), David McKitterick (Trinity College, Cambridge), Anne Coldiron (Florida State University)… Les événements scientifiques auront lieu à la BnF et à la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations (BULAC). Des visites sont prévues dans plusieurs lieux liés à l’histoire de l’imprimé à Paris et dans ses environs. Plus de trois cents participants, provenant de toutes les régions du globe, sont attendus. Alors, n’hésitez plus  : inscrivez-vous ! Marie Galvez, département Littérature et art 27



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