L’ACTUALITÉ de Chasse magazine OUVERTURE de la saison de chasse 2015-2016 À l’occasion de l’ouverture de la saison de chasse 2015-2016, la Fédération Nationale des Chasseurs présente un point sur l’actualité du monde cynégétique et sur l’état du gibier en France. L’ÉTAT DU GIBIER Le lièvre et le faisan seront incontestablement les champions de cette ouverture de la chasse pour la saison cynégétique 2015-2016. Profitant de la douceur de l’hiver, le pigeon ramier complétera l’abondance des carniers ; sa très bonne reproduction est constatée sur l’ensemble du territoire où l’explosion des populations nicheuses se confirme. Le lapin, dont le retour est stabilisé, viendra enrichir le panier gourmand de cette ouverture. Le tableau reste toujours très nuancé pour la perdrix grise. Malgré des niveaux de population encore en deçà de ceux de la dernière décennie, on observait une amélioration de la reproduction dans les zones historiques du Bassin Parisien, du Nord de la France et de l’Ouest. On constate aujourd’hui de fortes disparités selon les zones touchées par de violents orages ou la sécheresse de l’été. Mais surtout, les moissons très précoces, effectuées de jour comme de nuit, ont exposé les perdrix grises à 10 - Chasse magazine ces véritables « aspirateurs à gibier » que sont les puissantes machines agricoles et accentué, pour les survivantes, la pression des prédateurs. Les fermes « Agrifaune » démontrent, une fois de plus, la pertinence de leur modèle de gestion qui conjugue rentabilité et préservation de la biodiversité. Par ailleurs, les techniciens des Fédérations interrogés, soulignent, sur tout le territoire, les dégâts provoqués par les coupes d’entretien sur les bords de route et les chemins en pleine période de couvaison. Ces fauches qui mettent les terres à nue et déciment perdrix, levrauts et faons, devraient faire l’objet d’une gestion raisonnée systématique ; certains départements en montrent l’exemple. La FNC a pris contact en ce sens avec, notamment, l’Assemblée des Départements de France. La perdrix rouge conforte, elle, son implantation en particulier dans le Sud-Ouest et le Sud-Est où les efforts entrepris pour lutter contre la fermeture des milieux semblent porter leurs fruits. Le constat est particulièrement net en zone méditerranéenne. Le rôle incontournable des chasseurs dans l’aménagement des milieux et la maîtrise de l’équilibre des populations, se confirme. Sauf exceptions pour le Sud-Ouest, la caille semble faire une ouverture plus timide. Concernant le gibier d’eau, on constate que la période de froid au mois de mai a handicapé la reproduction des anatidés notamment au nord de la Loire. La sécheresse, qui a contribué à la baisse générale des niveaux d’eau et favorisé l’activité des prédateurs, conduira à des constats de présence nuancés, littoral excepté. Les passages de sarcelles d’été, autour du 15 août, permettent cependant de belles espérances. Si, globalement, cette ouverture 2015-2016 va donner le moral aux chasseurs face à l’abondance de la grande majorité des gibiers de plaine, le grand gibier est, lui aussi, bien présent. La météo clémente de cet hiver a fortement favorisé le grand gibier de montagne dont l’abondance est constatée sur tous les massifs. Pour ce qui est des autres grands gibiers, la météo a eu, là aussi, des effets positifs. Le sanglier a bénéficié, au cours de l’hiver, d’une glandée favorable dont les effets se sont prolongés au cours du printemps, ce qui a permis de limiter son expansion dans les cultures agricoles. L’espèce conserve son dynamisme d’expansion en colonisant tous les territoires, y compris urbains. On peut se féliciter, aussi, du bon état des populations de cerfs, dont la présence au sein des massifs forestiers témoigne de la vitalité de la biodiversité. Les plans de chasse seront adaptés par les Fédérations, aux capacités d’accueil des forêts. Quant au chevreuil, réparti sur tout le territoire, on note dans certaines zones, un tassement de sa population, dû au réchauffement climatique, qui pénalise sa reproduction. Une légère révision, à la baisse, des plans de chasse, sera sa conséquence. Ce tour d’horizon de l’état du gibier à l’ouverture de la chasse, est l’occasion de souligner le rôle déterminant des chasseurs dans la préservation de ces espèces dites « communes ». Elles sont les premiers bénéficiaires des actions de ces bénévoles dont l’engagement représente l’équivalent de 50 000 emplois par an. Si la chasse française génère un chiffre d’affaires de 3,6 milliards d’euros, cette somme devrait être doublée par la valeur de ce bénévolat. Aux côtés de la préservation des milieux et pour la reconquête de la biodiversité, il y a bien des femmes et des hommes qui s’engagent au quotidien et ce sont les chasseurs français ! |