QUI SONT LES GRANDS-PARENTS D’AUJOURD’HUI ? Surnommés les « jeuniors » (vieux, ils le seront plus tard !) , les grands-parents d'aujourd'hui n'ont pas grand-chose à voir avec les générations précédentes. Actifs, voire suractifs, ils profitent à fond de cette « 3 e vie » qui leur est offerte. Et les petits-enfants dans tout ça ? ANNE-LAURE TROUBLÉ DU BABY-BOOM AU « PAPY-BOOM » Enfants du baby-boom des Trente Glorieuses de l’après-guerre, les grands-parents étaient 15,1 millions en 2011, soit 2,5 millions de plus qu’en 1999. Un véritable « papyboom » qui devrait durer jusqu’en 2025 ! Ils ont vécu le bouleversement du statut de la femme, la libération des mœurs, Mai 68… et n’ont pas grand-chose à voir avec les générations précédentes. Surtout, grâce à l’allongement de l’espérance de vie, toutes les classes sociales ont la chance de voir grandir leurs enfants. Et parfois ce sont même 4 générations qui coexistent. En forme, encore jeunes (les femmes deviennent grands-mères en moyenne à 54 ans* et les hommes à 56 ans*), et plutôt à l’aise financièrement avec la généralisation des retraites, ceux qui ne sont pas encore inactifs (à 55 ans, beaucoup travaillent encore) multiplient les activités – bénévolat, randonnées, cours divers (langues, histoire de l’art, gym…) – ou enchaînent les voyages quand d’autres entament une nouvelle vie amoureuse. La retraite ? Des grandes vacances sans mois de septembre ! 48 DOSSIER « GRANDS-PARENTS » DES GRANDS-PARENTS TRÈS SOLLICITÉS… Sollicités, les grands-parents ? Plus que jamais ! Avec les rythmes scolaires qui ne cessent de bouger, les vacances qui ne sont « que » de 5 semaines par an pour les salariés (contre 12 semaines pour les enfants) et les séparations ou divorces de plus en plus fréquents, ils ne chôment pas : les sociologues ont constaté que la part de garde des grands-parents a nettement augmenté ces 20 dernières années. Selon l’École des grands-parents européens, ils représenteraient un temps de garde d’enfants équivalant à celui de l’ensemble des assistantes maternelles, soit 23 millions d’heures hebdomadaires (sans compter les vacances scolaires) ! « Les mentalités ont bien évolué », souligne Armelle Le Bigot Macaux (présidente de l’EGPE) : « Il y a vingt ans, jamais une jeune maman n’aurait déposé son fils chez sa mère ou sa belle-mère pour le WE en imposant ses règles et ses exigences. C’était plutôt l’inverse. » En outre, certains grands-parents appartiennent à la « génération sandwich » : lorsque naît leur 1er petit-enfant, plus d’un tiers (45%) ont encore leurs propres parents. Des parents âgés, qui réclament leur attention et leur aide. Tant et si bien qu’ils se retrouvent « en sandwich », partagés entre les mercredis avec leurs petits-enfants, et d’autres journées à prendre soin de leur père ou mère, voire les deux. |