Duel de turbulentes BMW M3 face à la BMW M4 bre grave et caverneux ne parvient pas à nous faire oublier les superbes envolées lyriques de l'ancien 6 cylindres atmosphérique. La touche « M », c'est aussi un petit volant gainé cuir, un levier de vitesses court, des sièges baquets en cuir, un affichage « tête haute » du compte-tours et des sensations de pilotage hors normes. De grâce, BMW, laissez-nous le désactiver à volonté, quel que soit le mode de conduite choisi. Bravo, par contre, pour les boutons M1 et M2 qui permettent de transformer à volonté, et sur mesure, le caractère et le comportement des deux sœurs en jouant du pouce gauche sur le volant. J’ai choisi, pour le bouton M1, les réglages Sport Plus pour la direction, la suspension, la boîte de vitesses DCT (dans le cas de la M3) et le moteur, ce qui ouvre du même coup les clapets de l’échappement et libère un rugissement beaucoup plus rauque et sourd. Un peu radical pour la route avec ces deux bêtes mais plutôt réjouissant à petites doses. 24/AUTOMOBILES SPORTIVES Pour le bouton M2 je choisis les modes Sport, moins extrêmes, en laissant l’antidérapage en mode MDM pour la route, dans les deux cas. Il y a un bouton pour le désactiver en arrivant au circuit et un autre pour choisir entre trois niveaux d’effort pour la servodirection électrique. Elle est franchement trop lourde en Sport Plus pour la route et un peu trop légère en mode Confort. Ce sera Sport pour nous, merci beaucoup. EN ATTENDANT LA SUITE Sur la route, il est téméraire d’essayer d’atteindre les limites des M3 et M4 en virage, tellement l’adhérence de leurs pneus Michelin Pilot Super Sport est forte et leur aplombsans faille. Il faudra un circuit pour en savoir plus. Pour l’instant, elles glissent sur la route comme des voitures de course à peine adoucies. Comme des fauves tout en muscle et en nerf qui daignent circuler docilement au milieu des hordes de compactes dont elles ne feraient qu’une bouchée. Nous avons même mesuré une consommation de 7,9 l/100 km après une agréable balade du dimanche à bord de la M3. Plus puissantes, plus racées, plus frugales et moins polluantes, les M3 et M4 offrent sans doute le meilleur amalgame de performance, de tenue de route et de civilité qu’on puisse trouver actuellement. La première est même une berline tout à fait pratique. Il nous reste à leur trouver un circuit et quelques solides rivales pour écrire la suite. Cette cinquième génération de M3, y compris le coupé promu M4, reste fidèle à celles qui l'ont précédée, conjuguant une grande facilité d'usage au quotidien avec des performances sur piste à rendre jalouse une pure voiture de sport. Nous avons certes été déçus par la sonorité de son 6 cylindres, mais impressionnés par ses ressources inépuisables, ainsi que par son régime maximal de 7 600 tr/min, traduisant une allonge exceptionnelle pour un moteur turbo. Aux amateurs de sensations fortes, nous conseillons la boîte manuelle plutôt que la boîte double embrayage DKG qui a tendance à lisser les accélérations. D'autant qu'elle sait désormais faire le « talon-pointe ». Enfin, entre M3 et M4, nous n'avons perçu aucune différence à la conduite, seuls les besoins de la famille pourraient dicter le choix. Deux façons de voir la très haute performance, mais une seule façon de faire pour les BMW M3 & M4, deux propulsions tranchantes et envoûtantes. BMW M3 M4 Boîte mécanique 81 400 € 82 300 € Boîte Drivelogic 85 350 € 86 250 € 6 cylindres/431 ch/250 km/h |