Duel de turbulentes BMW M3 face à la BMW M4 MOINS, C'EST PLUS Traque au CO2 oblige, plus aucune catégorie de voiture, pas même celle des voitures de sport, n'échappe au « downsizing » consistant à remplacer un moteur d'une cylindrée donnée par un plus petit suralimenté par un turbo. Ainsi, le duo de choc formé par la berline M3 et le coupé M4 reçoit un 6 cylindres 3 litres à double turbo, en remplacement du V8 4 litres qui animait la génération précédente. L'amateur de performances ne perd pas au change. La puissance augmente de 11 ch, le couple de 150 Nm, tandis que la consommation chute de 25%. En France, M3 et M4 seront tout de même taxées d'un malus de 6 500 € avec la boîte double embrayage et de 8 000 € avec la boîte manuelle. LE JEU DES OPTIONS Comme pour la Jaguar et la Porsche, on peut équiper le duo M3/M4 de freins carbone/céramique contre un supplément de 8 000 €. Or, nos voitures d’essai étaient déjà pourvues d’une poignée de groupes optionnels et leur prix assez corsé. Nous avons quand même apprécié l’image périphérique, la caméra de marche arrière et les sonars pour le stationnement de précision, l’excellent affichage « tête haute » avec les limites de vitesse en temps réel, les multiples systèmes de sécurité – pourquoi s’en priver – et les excellents phares. Les couleurs métallisées (600 €) de nos voitures d’essai, soit le bleu Yas Marina (le nom du circuit du Grand Prix d’Abou Dabi) pour la M3 et Jaune Austin (aucune explication logique) pour le coupé M4 ont suscité des réactions diamétralement opposées. On adore ou on déteste, selon l’âge ou le sexe. Bonne chance pour deviner dans quel sens. LA VIE À BORD Pareille description incite à un soupçon d'humilité avant de mettre le contact. Assez différentes d'aspect malgré l'unité de l'avant aux larges naseaux, la M3 offre une accessibilité très supérieure, mais aussi une habitabilité à l'arrière meilleure que dans le coupé M4, où l'on pourra se sentir quelque peu enfermé. Le coffre au couvercle en PRFC est d'une contenance inchangée avec un kit de secours en cas de crevaison. À la différence de l'Allemagne où les voitures sont très peu équipées pour serrer les prix, la France dote ses voitures en série, ce qui fait décoller le tarif au-delà de 80 000 euros avec, par exemple, l'intérieur cuir, les sièges sport, le feux full led, le toit en plastique renforcé 22/AUTOMOBILES SPORTIVES La M3 offre une meilleure accéssibilité et un accueil aux places arrière nettement supérieure à la M4 Ici, on se retrouve dans un coupé, cela se voit, l’habitabilité est moindre, tout en restant très correcte. de fibres de carbone (PRFC) abaissant le poids de 5 à 6 kg, l'affichage tête haute et les services connectés d'assistance BMW. Un toit ouvrant est proposé en option gratuite, car il prive du toit PFRC et augmente donc le poids en hauteur. La traque aux kilos concerne aussi le couvercle de coffre au profil faisant office d'aileron tandis que le capot avant et les ailes se marient à l'aluminium. Tout cela en série sur M3 et M4. Pour être exact, avec quelques équipements optionnels qui paraissent utiles, comme les freins carbone céramique, les roues de 19 pouces, la boîte DKG robotisée, l'amortissement sélectif M ou le garnissage cuir étendu, on pourra aisément approcher les 100 000 euros. L'amateur de BMW ne sera pas dépaysé et retrouvera une position de conduite quasi idéale à laquelle il manque juste le coussin d'assise réglable en longueur. BMW a préféré éclairer le sigle M cousu dans le dossier. Le calage latéral réglable et le soutien des épaules des sièges sport se révèlent excellents. L'amplitude de débattement de la colonne de direction permet de s'emparer du volant sport à l'épaisse jante en cuir, muni de ses palettes, dans les meilleures conditions. Et ce sera vite indispensable, car les grondements rauques délivrés au démarrage ne laissent planer aucune ambiguïté sur le tempérament de ces deux M. |