HISTORIQUE de la marque 28/09/2006 Stand Renault au Mondial de l'automobile à Paris, France 05/06/2003 Signature de la charte confirmant l'engagement de Renault dans la lutte contre l'insécurité routière, par Louis Schweitzer, Président- Directeur Général de Renault, et Gilles de Robien, Ministre français de l'Equipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer. 36 Automobile Story Fin de la « Régie Renault » Trop petit, trop seul, trop français comme titre un hebdomadaire de l'époque, Renault, après cet échec, est conscient de sa grande vulnérabilité. Louis Schweitzer va alors presser l'Etat français d'engager le processus de privatisation. Première phase en 1994 : l'ouverture du capital. La part de l'État passe à 52,97%. Volvo conserve 11,4% et le reste des actions est acquis par le public et les salariés de Renault qui ont souscrit massivement. Deuxième phase en 1996 : la privatisation. L'État réduit sa part à 45,87% et cesse d'être actionnaire majoritaire. Un « noyau stable » de grands actionnaires institutionnels prend 11% du capital. La part de l'État n'est plus aujourd'hui que de 15,7%. Renault a désormais les mains libres pour se développer comme il l'entend avec une capacité de manœuvre et de rapidité qui lui a manqué jusquelà. Depuis 1995, l'objectif de Louis Schweitzer est d'aller chercher la croissance là où elle se trouve, hors de l'Europe, des États-Unis et du Japon, c'està-dire, sur les marchés émergents. Les deux piliers de la croissance de Renault à l'international seront le Mercosur, avec la construction, au Brésil, de la première usine nouvelle de Renault depuis 20 ans, et la modernisation de l'usine de Cordoba en Argentine. Le deuxième pilier sera le renforcement du dispositif industriel et commercial existant en Turquie. Dans ces pays, Renault introduira aussi ses modèles les plus récents, au niveau européen. Or, seule une base européenne solide peut permettre à Renault de supporter les aléas de la croissance des marchés émergents. En Europe, la concurrence est à couteaux tirés et, après avoir enregistré plus de 5 millions de francs de pertes en 1996 (son dernier exercice déficitaire), il lui faut donc renforcer sa compétitivité en produisant mieux, plus vite et moins cher. Carlos Ghosn, le nouveau numéro deux de Renault depuis l'automne 1996, va poursuivre la modernisation des structures de l'entreprise et imposer un plan drastique de réduction des coûts. Il va également rationaliser le système industriel en redistribuant la production à travers les sites. Ces mesures induiront la fermeture de l'usine de Vilvoorde, en Belgique, décidée par Louis Schweitzer en 1997. L'annonce donne lieu à la première « eurogrève », mais Renault honorera ses engagements vis-à-vis des 3 100 salariés du site : au-delà des départs à la retraite, tous les autres seront reclassés. Un centenaire dans le renouvellement Sous le slogan « Renault, moteur d'idées depuis 100 ans », Renault fête son centenaire en 1998 et marque cet anniversaire en inaugurant deux nouvelles installations majeures. Le Technocentre Renault de Guyancourt, près de Paris, qui rassemble alors quelque 6 500 personnes, soit toutes les forces vives de l'ingénierie et du design, est la pièce maîtresse de la compétitivité de l'entreprise. C'est là désormais que seront conçus et développés tous les véhicules de la gamme. L'usine de carrosserie-montage de Curitiba au Brésil lance la fabrication de Scénic. L'usine est le premier élément d'un vaste ensemble qui comprendra par la suite une usine de mécanique et un site d'assemblage de véhicules utilitaires. F1 : six fois champion du monde De 1992 à 1997, Renault sera le motoriste des écuries Williams puis Benetton (à partir de 1995). Six années de gloire absolue marquées par six titres consécutifs de champion du monde des constructeurs avec Williams et cinq de champion du monde des pilotes : 4 pour Williams avec Nigel Mansell en 1992, Alain Prost en 1993, Damon Hill en 1996, Jacques Villeneuve en 1997 et 1 pour Benetton avec Michael Schumacher en 1995, l'année où les moteurs Renault remportent 16 GP sur 17. Cette gloire aura malheureusement été endeuillée par la mort d'Ayrton Senna, l'exceptionnel pilote brésilien de Williams, au GP de San Marin en 1994. Renault se retire de la F1 en 1997 mais continue d'équiper Williams et Benetton, puis BAR, avec ses moteurs Mecachrome. Mais Louis Schweitzer ne tardera pas à écarter la possibilité d'un retour sur les circuits… |