divers projets, Renault multipliera des coopérations à l'international, dont certaines sont par la suite devenues filiales du groupe : Argentine, Mexique, Colombie, Turquie, Roumanie, URSS. Faute de moyens, il lui faudra pourtant céder à Ford ses parts dans son partenaire Willys Overland do Brazil en 1968. La Renault 12, vendue avec l'usine de WOB, donnera naissance à la Ford Corcel. Le retour au Brésil se fera trente ans plus tardEt recentrage européen Pierre Dreyfus croit en la nouvelle Europe qui prend corps et dans laquelle Renault, déjà implanté en Belgique et en Espagne, doit se développer. Le mouvement de concentration de l'industrie automobile européenne via rachats et fusions lui fait rechercher un allié pour la Régie Renault. Les pourparlers avec Volkswagen n'aboutissent pas. L'accord passé en 1958 avec Alfa Romeo est rompu et, finalement, en 1966, Renault conclura une association avec Peugeot (sans liens capitalistiques) qui s'étendra en 1971 à une coopération à trois avec Volvo dans le cadre de la société franco-suédoise de moteurs. En mai 1968, Renault devient le baromètre de la contestation ouvrière en France. Après 33 jours de grève avec occupation des usines, les ouvriers obtiendront principalement des augmentations de salaire, une réduction d'une heure de la semaine de travail et un accord sur l'exercice du droit syndical. Il reste que l'afflux de main-d'œuvre immigrée (plus de 16% des 76 000 salariés de l'entreprise) et l'automatisation, associés à de nouvelles méthodes managériales, ont transformé la nature des rapports sociaux. Ils ne s'apaiseront qu'à partir de 1985. La gamme s'élargit vers le haut Les petites voitures permettent de vendre des volumes importants et de conquérir des parts de marché. En enrichissant sa gamme de modèles plus sophistiqués, Renault entend dégager une marge plus confortable. La Renault 16 amorce la montée en gamme en 1966. Son concept inédit de berline-break, avec hayon arrière et modularité intérieure, préfigure les futures « voitures à vivre » de Renault. Avec la Renault 16, en 1965, la marque au losange révolutionne le monde automobile en prenant le contre-pied des habitudes et des certitudes. En 1972, 1 million d'exemplaires sont déjà vendus. Puis la gamme s'élargit avec les coupés Renault 15 et 17, qui attireront une forte proportion de nouveaux clients, et évolue dans le segment supérieur avec les Renault 20 et 30. La Renault 5 : jackpot ! Renault n'en privilégie pas moins les petites voitures et se renouvelle avec bonheur. D'abord avec la Renault 12 (qui représente 40% des ventes en 1972), puis avec la Renault 5, lancée début 1972, qui s'affirme d'emblée comme un énorme succès commercial. Citadine moderne (elle innove avec ses boucliers avant et arrière en composite) et économique, elle attire principalement les femmes et les moins de 35 ans. La Renault 5 annonce une nouvelle génération automobile, Renault impose le bicorps et un design simple et original dédié à la polyvalence. Dans les mois qui suivent le premier choc pétrolier de 1973, elle représentera 60% des ventes de l'entreprise. Crise pétrolière La guerre du Kippour, déclenchée en octobre 1973 par l'Egypte contre Israël, est une arme formidable fournie aux pays arabes : si Israël n'évacue pas les territoires qu'il occupe depuis 1967, les pays qui le soutiennent seront privés de pétrole. En quelques mois, le prix du baril de brut passe de 3 à 11,65 US dollars. L'industrie automobile est la première pénalisée par le chamboulement de l'économie mondiale, les marchés s'effondrent, les investissements sont freinés et les renouvellements de gamme reportés. Les petites voitures légères et sobres comme la Renault 5 gagnent en séduction. L'heure est 01/09/1986 Georges Besse, PDG de Renault de 1985 à 1986 Rétrospective Logo Renault Ci-dessous 01/02/1990 Accord Renault-Volvo - Raymond Lévy et Pehr Gyllenhammar - Amsterdam 27