HISTORIQUE de la marque Ci-dessus ; 1961 Publicité Renault 4 Au centre : 01/10/1963 Pub Renault Champs Elysées (Paris) - Inauguration. Cidessous1964 Usine Renault de Billancourt (France) - Pont de l'île Seguin 20 Automobile Story Renault, bastion de la lutte sociale À la suite de la victoire du Front Populaire aux législatives d'avril 1936, le mouvement de revendications ne cessera de s'amplifier, paralysant progressivement tous les secteurs économiques. Avec la plus forte concentration de grévistes du pays dans les murs de Billancourt, Renault deviendra ainsi le cœur de la lutte ouvrière en France. Il le restera longtemps. Cette même année 1936, la production atteindra pourtant le chiffre record de 61 146 véhicules, mais la SAUR (Société Anonyme des Usines Renault) accusera une perte nette importante, la première de son histoire. La Juvaquatre en entrée de gamme Sur fond de tensions et avec débrayages d'ateliers en série, Renault lance sa version de la « petite voiture » en 1937 : la Juvaquatre, à caisse autoporteuse deux portes et roues avant indépendantes. Mais la SAUR est en difficulté. Petit à petit, la production est un peu plus à l'écoute de la demande. Ainsi, la Juvaquatre est en 1937 la réponse populaire de Renault. De dimensions modestes, économique, fonctionnelle, elle est également en phase avec les derniers développements techniques, en étant notamment dotée d'une carrosserie monocoque tout acier. Louis Renault invoque les lois sociales de 1936 (semaine de 40h, congés payés, augmentations salariales), les charges sociales qui pèsent sur les entreprises et la dévaluation du franc. Le bilan de l'année sera encore plus lourd que le précédent. La SAUR se restructure En 1938, l'entreprise entreprend la restauration de son équilibre financier et restructure ses activités très diversifiées en se recentrant sur l'automobile. Les ateliers de chars ont déjà été nationalisés en 1936, une usine est en construction au Mans (France) et celle d'Acton (Grande-Bretagne) se développe. Les fabrications aéronautiques sont entièrement laissées à Caudron dont les appareils continuent de battre record sur record. Maryse Hilsz relie notamment Paris à Saïgon en 96 h 32 min avec un Renault-Caudron Simoun, améliorant de près de 6 h 30 min le précédent record. Alors que les années 20 avaient affirmé, à travers l'automobile, le rêve et la puissance par l'agressivité des calandres ou la férocité des phrases, la fin des années 30 célèbre des formes plus fluides. C'est l'avènement de l'aérodynamisme : la Viva Grand Sport ou la Nervasport adopteront ainsi des lignes profilées inspirées des recherches aéronautiques. Grèves et mobilisation générale La Juvaquatre se vend mal. Renault est devancé par Citroën et Peugeot, mais assure 40% de la production de véhicules industriels et reste le premier groupe industriel de France. Les grèves se poursuivent. Elles culmineront, à la fin de l'année 1938, par l'occupation des usines Renault, avec intervention des gardes mobiles, arrestations massives, amendes, peines de prison et 1 868 licenciements. Pendant ce temps, la paix que l'Angleterre et la France avaient cru assurer à Munich s'engage rapidement sur le sentier de la guerre. La Tchécoslovaquie est envahie par l'Allemagne nazie. C'est, de nouveau, la mobilisation générale en Europe. Louis Renault s'entête Louis Renault, qui pensait que l'Europe devait au contraire s'unir pour faire front à la force économique des États-Unis, admirerait plutôt cet Hitler qui a construit un important réseau autoroutier pour stimuler l'industrie automobile en Allemagne, comme l'a déjà fait Mussolini en Italie... Le conflit qui se profile est à ses yeux une grave erreur. Les Américains ne sont pas en guerre et ils vont, pense-t-il, en profiter pour écraser les constructeurs européens. Aussi, lorsque la guerre est déclarée, en septembre 1939, ne met-il aucun entrain à accélérer ses fabrications militaires. |