jeudi 23/2 22.05 > 3.00 22.05 |LA VIE EN FACE Calais, la dernière frontière Dans l’univers rude d’une ville de transit, Marc Isaacs filme avec humanité le chassé-croisé des émigrants qui désespèrent de gagner le Royaume-Uni et des Anglais qui ont préféré quitter leur pays. Documentaire de Marc Isaacs (Royaume-Uni, 2003, 59mn) Production : Diverse Production ARTE FRANCE Dernière étape avant l’Angleterre, Calais est une zone de transit où se croisent des immigrés clandestins, des demandeurs d’asile et des Anglais venus acheter de l’alcool à bas prix. Seul au milieu de cette foule, l’Afghan Ijaz survit dans la rue, avec l’aide du Secours catholique. La nuit, il tente de passer la frontière. De son côté, Paul, un Jamaïcain qui s’est fait refouler par les services d’immigration britanniques, attend interminablement le car qui le ramènera à Bruxelles. Le réalisateur rencontre aussi des Anglais qui ont accompli le chemin inverse : Steve, qui a fui une vie sans horizon pour monter un bar à Calais ; Leslie et Tulia, qui tentent également de faire des affaires dans cette ville… Portraits de déracinés Rien de commun entre Ijaz, Paul, Steve, Leslie et Tulia, si ce n’est que tous ont quitté leur pays dans l’espoir d’une vie meilleure. Mais les rêves de ces 28 arte magazine n°8 du 18|2|06 au 24|2|06 migrants viennent se briser sur Calais la rude. Stevey a rencontré l’amour et trouvé un travail. Mais, voyant ses affaires péricliter, il doit abandonner son bar et reprendre la route avec sa famille. Sexagénaire flamboyante (robes aux couleurs plus que vives, maquillage chargé), Tulia a connu une enfance douloureuse et révèle sa propre histoire d’exil politique. Elle et son compagnon ont toujours lutté pour s’en sortir. Aujourd’hui, après treize ans sans prendre de vacances, ils voient avec désespoir les dettes s’accumuler. Même découragement pour Ijaz, dont le visage ouvert se décompose à mesure que s’étire sa vie de solitude, d’incertitude et d’inconfort. Marc Isaacs filme avec tendresse ces personnages qui se battent sans perdre leur humanité, n’hésitant pas à leur remonter le moral quand ils craquent. Suivant ces protagonistes dans leurs pérégrinations, le film livre aussi un portrait de Calais. Il n’occulte rien de la dureté de cette zone où les touristes anglais expriment leur haine des demandeurs d’asile (par qui ils se sentent « envahis ») et où un immigré refoulé à 4 heures du matin doit repartir seul à pied dans le froid. 23.05 Tracks Rédaction en chef : Jean-Marc Barbieux et David Combe (France, 2006, 52mn) Coproduction : ARTE France, Program 33 ARTE FRANCE Cette semaine dans Tracks : le retour en grâce de Gang of Four, la musique capverdienne à Lisbonne et le réalisateur déjanté Alex de la Iglesia. Gang of Four À la fin des années 70, Gang of Four s’est imposé comme le groupe le plus novateur de la scène anglaise (avec Clash), dispensant un rock radical avec riffs écorchés, voix atones et hymnes politiques. Aujourd’hui, de Radio 4 à Rapture en passant par Franz Ferdinand, la nouvelle scène rock se réclame de ce groupe mythique. Cabo music Filles et fils d’immigrés, les membres de Nigga Poison, Shullage, Lura ou Samp se veulent les porteparole de la communauté capverdienne de Lisbonne. Entre rap et soul, un plongeon dans les banlieues de la pointe sud de l’Europe. Alex de la Iglesia D’Action mutante (1992) au Crime farpait (2005), il s’est imposé comme le réalisateur espagnol de la démesure et du grotesque. Mais il y a aussi chez Alex de la Iglesia une bonne dose de satire sociale, l’influence des films Z et des grands classiques américains. Multidiffusion le 28 février à 1.35 En partenariat avec |