Art de Ville n°64 oct/nov 2019
Art de Ville n°64 oct/nov 2019
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°64 de oct/nov 2019

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Chicxulub

  • Format : (205 x 270) mm

  • Nombre de pages : 40

  • Taille du fichier PDF : 4 Mo

  • Dans ce numéro : mobilités, les lignes bougent.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Éditorial par Fabrice Massé « Il faut une agence de la mobilité » La une Ligne du tramway, Quartier Beaux-Arts à Montpellier Photo FM L’ours artdeville est édité par chicxulub ass. loi 1901 1, rue fontaine du Pila St Gély 34000 Montpellier - Tél. 06 88 83 44 93 www.artdeville.fr - contact@artdeville.fr ISSN 2266-9736 - Dépôt légal à parution imprimé par Impact Imprimerie - St Gély-du-Fesc Certification IMPRIM'VERT & PEFC/FSC Valeur  : 2,50 € Comment osez-vous ? « How can you dare ? » interrogeait la jeune Suédoise Greta Thunberg à la tribune de l’ONU, en ce début d’automne. Elle s’adressait aux politiques en pointant leur « inaction ». Pour se rendre à ce sommet consacré au changement climatique, Greta Thunberg avait choisi le bateau. Un bateau zéro carbone, mais « hors de prix » qui lui a valu des ricanements, notamment de la part du magazine Le Point, qui y a descellé l’ombre inquiétante du « lobby pro-écologie ». Un péril ô combien dangereux. Mais imaginez un instant comme aurait pu être plus terrifiant le lobby contre la faim dans le monde ? Ou celui de la lutte contre le cancer ? Quelles menaces intolérables et irresponsables sur l’économie mondiale ! Mais la pauvre Greta est jeune et « manipulée », expliquent encore nos valeureux confrères… Passons. Ou marchons plutôt. Et pour le climat pourquoi pas, dans le plus de villes du monde et d’Occitanie. Mieux vaut a priori marcher ensemble pour réduire l’impact du changement climatique que rouler, seul au volant de sa voiture dans les embouteillages de Nîmes, Montpellier, Béziers ou de Toulouse, à espérer qu’un jour les centaines de millions prévus pour agrandir ces axes de transit soient enfin débloqués. Car ils ne le seront pas, espérons-le ! Si, à l’instar de Greta Thunberg, face à l’urgence de la transition écologique, nous intégrions un indicateur carbone à chacun de nos déplacements, à chaque acte de notre quotidien, il est fort probable que nous resterions prostrés, à ne plus oser remuer un cil. Cela dit, un tel « thermomètre » existe bel et bien. Et puisque, comme les gilets jaunes nous le rappellent chaque samedi, nous ne disposons pas de voiture zéro carbone, sponsorisée par le « sinistre » lobby écologiste, nous pouvons néanmoins exiger des pouvoirs publics qu’ils mesurent le Bilan carbone des infrastructures de mobilités qu’ils prévoient avant d’en arbitrer le financement. Faut-il, par exemple, attendre indéfiniment de l’État qu’il s’endette encore pour construire de nouvelles rocades ? Leur bilan carbone est catastrophique. Ce raisonnement vaut d’ailleurs pour le rail. Pourquoi attendre d’hypothétiques financements alors que l’usage de cars interurbains, de bus à haut niveau de service, le covoiturage pourraient être développés plus vite ? Ce blocage en pointe un autre  : celui lié aux compétences territoriales, chaque collectivité locale tentant aujourd’hui de régler les problèmes de mobilités dans ses seules limites géographiques. Faire rouler un car interurbain de centre-ville en centre-ville impose en effet une offre cohérente, par la création concertée de voies adaptées, de tarifs attractifs et d’une instance commune pour les gérer. Par-delà sa commune, sa métropole, son département, sa région. Déjà opérationnels comme le vélo, la trottinette, la marche, les cars interurbains sont également des modes de transport plus aptes à réduire sans délai, et à moindre coût, notre empreinte carbone et à lutter efficacement contre la pollution de l’air. Il faut une agence de la mobilité. Gérée de manière paritaire par les collectivités locales au niveau régional, elle sera moins sensible aux alternances électorales et aux pressions électoralistes, et plus sereine pour mettre en œuvre rapidement une politique de mobilités dans les clous de l’urgence climatique. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », disait Jacques Chirac au sommet de la Terre, en 2002. Il avait été le premier à créer une taxe de solidarité sur les billets d'avion. Dix-sept ans plus tard, sans vouloir paraître irrespectueux vis-à-vis de notre défunt président, Greta Thunberg semble malgré cela lui répondre  : « Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses. Je fais pourtant partie de ceux qui ont de la chance. Les gens souffrent, ils meurent. Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse, et tout ce dont vous parlez, c’est d’argent, et des contes de fées de croissance économique éternelle ? Comment osezvous ! » n 3 artdeville - Édition chicxulub



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