( Dossier… CARTES EN BIBLIOTHÈQUE : NOUVEAUX USAGES, NOUVEAUX TERRITOIRES ) Le GéoRéseau, un réseau ouvert au service des cartothécaires [1] http://geographie.ipt.univparis8.fr/rubriks/carto/journalGR/ accueilGR.php [2] Voir dans ce numéro : « CartoMundi : des services innovants pour la valorisation du patrimoine cartographique », pp. 8-9. [3] Voir dans ce numéro : « Au carrefour de multiples enjeux : le département des cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France », pp. 12-13. [4] http://geographie.ipt.univparis8.fr/rubriks/carto/journalGR/ edito.php?etat [5] http://geographie.ipt.univparis8.fr/rubriks/carto/journalGR/ actuGR.php [6] http://geographie.ipt.univparis8.fr/rubriks/carto/journalGR/ cartefonds.php àÀ l’origine du GéoRéseau 1 , il y a la prise de poste en 2001 de la nouvelle responsable de la cartothèque de l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, cartothèque associée du SCD et située au sein du département de géographie. COMME ROBINSON SUR SON ÎLE... Cette installation, sans connaissance préalable des cartothèques et sans transmission de savoirs avec la personne remplacée, donne l’impression d’aborder 06 Ar (abes)ques N°98 JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2020 une terre inconnue et quelque peu effrayante. En effet, tous les nouveaux cartothécaires n’ont pas eu la chance de faire des études de géographie et surtout, il n’existe pas de formation aux cartothèques. Cette lacune est liée à la situation en retrait des collections de cartes dans bon nombre d’établissements, retrait accentué par l’absence de personnel dédié. À Paris 8, cette ignorance des pratiques propres à une cartothèque se couplait à un fort sentiment d’isolement, malgré la présence d’une collègue technicienne en poste depuis la création de l’université. À partir de 2003, pour rompre cet isolement, des contacts sont pris avec d’autres cartothèques universitaires, qui suscitent de nombreux retours d’autres Robinsons. En 2004, un questionnaire est envoyé par mèl à ces premiers contacts (informations sur le personnel, la formation, le budget, le nombre de lecteurs, les collections, etc.). Se confirme alors que les moyens en budget et en personnel sont très faibles, et le sentiment d’isolement aussi fort que l’envie d’échanger par tous les moyens. Faute de formation, de budget et de temps, la gestion des cartothèques reste très artisanale. La plupart ne possèdent alors pas de catalogue, n’effectuent aucun inventaire, ne gèrent pas les prêts, n’ont aucune statistique sur leur activité. Petit à petit, le réseau se développe grâce aux échanges d’information entre ces cartothèques. En 2008, il comprend une quarantaine de membres. L’intervention de Bernadette Joseph, directrice de la Bibliothèque de Géographie, permet d’introduire ce réseau auprès des institutions, notamment du CFC (Comité français de cartographie). C’est par son intermédiaire qu’en 2008 le réseau fait la connaissance de Jean-Luc Arnaud, qui est en train de réfléchir à un catalogue collectif de cartes conçu à partir d’une interface cartographique. La collaboration autour du projet Cartomundi 2 est l’occasion de réunions de travail avec d’autres institutions, comme le département des cartes et plans de la BnF 3 ou la cartothèque du Muséum national d’histoire naturelle. En 2008, un site internet est développé par la cartothèque de Paris 8, qui rassemble des informations indispensables à la gestion d’une cartothèque et constitue une mémoire de l’état des cartothèques en ce début de siècle, avec ses ressources uniques et ses lacunes. Un journal numérique, la Géofeuille 4 , créé en 2011, présente une fois par an quatre articles rédigés par des membres du réseau. Des cartothécaires y présentent leurs collections, des cartes particulières, des outils propres à la gestion d’une cartothèque, etc. La première des rencontres annuelles entre membres du réseau a lieu en 2010 à la cartothèque de Nanterre. Alternant entre Paris et la province, ces rencontres rassemblent une vingtaine de personnes en moyenne. Le fil d’actualités 5 est la dernière forme prise par l’indispensable veille. Enfin, la liste de diffusion de GéoRéseau touche 120 destinataires en 2020. Les messages échangés abordent des sujets variés : recherche documentaire, équipement des cartothèques, catalogage et acquisitions, mise en valeur des collections, etc. En 2020, GéoRéseau déborde largement du cadre universitaire. Il touche tout type d’établissement gérant des collections de cartes. Cartothèques d’université, d’institutions patrimoniales, de grandes écoles, d’archives, d’éditeurs géographiques, échangent des mèls, participent aux rencontres ou à des groupes de travail, rédigent des présentations de leurs collections. La liste des membres et la carte des fonds cartographiques 6 contribuent au recensement de toutes ces cartothèques à l’échelle nationale. Le réseau cherche toujours à s’agrandir vers d’autres établissements détenant des fonds cartographiques (bibliothèques municipales, musées, etc.). UN SITE INTERNET ET UN FIL D’ACTUALITÉS D’ÉCHANGES ET DE PARTAGES « Je cherche une carte récente de Ouagadougou avec les limites d’arrondissement » ; « Je cherche une carte anamorphose » ; « Je cherche le tableau d’assemblage de l’Algérie au 1:50 000 » sont quelques-unes des questions postées sur la liste de diffusion de GéoRéseau. Pour autant, les interrogations n’émanent pas seulement des lecteurs. « Où puis-je acheter un meuble à plan ? » ; « Comment équiper mes cartes en RFID ? » ; « Quels sont les éditeurs de cartes murales ? » ; « Comment stocker des atlas grand format ? » sont quelques-uns des |