Arabesques n°98 jui/aoû/sep 2020
Arabesques n°98 jui/aoû/sep 2020
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°98 de jui/aoû/sep 2020

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Agence Bibliographique de l'Enseignement Supérieur

  • Format : (210 x 297) mm

  • Nombre de pages : 28

  • Taille du fichier PDF : 1,2 Mo

  • Dans ce numéro : dossier, cartes en bibliothèque.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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( Dossier… CARTES EN BIBLIOTHÈQUE : NOUVEAUX USAGES, NOUVEAUX TERRITOIRES ) tLe catalogage des cartes en période de transition (bibliographique) : vers de nouveaux horizons Tout avait pourtant été conçu pour le bien-être du catalogueur de cartes : le tout premier ISBD spécialisé adapté en norme AFNOR Z44-067 en 1981, et des logiciels de catalogage prévoyant la création de notices de cartes. Malgré cela, les cartes dans les catalogues en ligne restent aujourd’hui une minorité à peine visible (moins de 1 % des notices du Sudoc). Bien souvent, la principale ressource pour le lecteur en quête de cartographie reste le cartothécaire et ses inventaires des fonds non signalés. Il y a à ce retard plusieurs explications. A ses débuts, l’informatisation des catalogues a concerné en priorité les monographies et les périodiques, collections plus courantes dont le stade de traitement plus avancé correspondait mieux aux exigences d’une rétroconversion de masse. Par ailleurs, cataloguer les cartes ne garantit pas forcément leur pleine visibilité, dans des catalogues pensés à l’origine pour les livres, peu adaptés aux cartes en raison de l’absence de recherche par géolocalisation 1 . Enfin, on comprendra la réticence du catalogueur : données mathématiques à relever en zone 3 de l’ISBD, vocabulaire technique et grande variété des types de documents à maîtriser, taux important d’autorités à créer, feuilles de séries à signaler à la pièce par milliers… Difficile alors pour les établissements de recruter la perle rare déjà apte à convertir une longitude d’un méridien à l’autre, calculer une échelle, ou débusquer à la loupe l’emplacement variable d’informations minuscules. Et pour acquérir une telle spécialisation, les formations continues consacrées aux cartes sont encore trop peu nombreuses. Il est dès lors peu surprenant qu’au début des années 2000 le Sudoc soit à plus de 99 % constitué de notices d’ouvrages imprimés. Depuis, l’augmentation linéaire du nombre de notices de cartes, légèrement accentuée depuis 5 ans, a permis d’en tripler la proportion dans le Sudoc, tout en diversifiant la localisation des collections signalées. Ce progrès traduit un véritable effort de certains établissements pour promouvoir ces fonds ; la cartothèque du Muséum national d’histoire naturelle (Paris) est représentative de cette évolution : après vingt ans de mise 24 Ar (abes)ques N°98 JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2020 Perrot, Aristide-Michel (1793-1879), Cartographe - Planisphère zoologique : carte de la distribution des animaux sur la surface de la Terre. entre parenthèses, la création en 2008 d’un service dédié aux cartes a permis la création de 13 000 notices en dix ans. Les établissements ont tout intérêt à mettre en œuvre des démarches comparables. Les cartes, à la croisée du document scientifique et de l’œuvre d’art, présentent un fort potentiel de valorisation, avec le catalogage comme préalable. Celui-ci devrait donc encore s’accélérer dans les années à venir, tant le contexte y est favorable. La carte, jadis réservée à un nombre réduit d’utilisateurs, s’est démocratisée via les appareils mobiles, suscitant un regain d’intérêt du grand public. Dans le même temps, le réseau des cartothèques GéoRéseau 2 n’a jamais compté autant de membres. Et les subventions accordées aux chantiers liés au signalement des cartes se multiplient, qu’elles émanent de l’Abes (6 établissements depuis 4 ans), ou du GIS CollEx-Persée. En parallèle, l’adoption progressive de RDA- FR, code unique de catalogage pour toute la profession et pour toutes les ressources, contribuera peut-être à lever certains freins au signalement des cartes en atténuant le caractère spécialisé de la norme. Mais il ne s’agit pas pour autant d’en uniformiser la description, car, dans le processus de la Transition bibliographique, les cartes conserveront leurs spécificités. Les cartes partagent avec les ressources continues la notion de série, ce qui engendre certaines difficultés d’application du modèle LRM sous sa forme actuelle. La série cartographique est une œuvre, composée de feuilles de série qui sont aussi des œuvres. Parfois même un niveau « méta-œuvre » serait utile pour mettre en relation différentes séries dont le travail cartographique de base est commun, et des liens explicites seront nécessaires entre ces entités. De plus, l’élaboration de la carte par de nombreuses strates d’interventions, avec des données superposées ou reprises d’un document à l’autre, rend complexe la distinction des différentes entités OEMI. Quelques ajustements seront sans doute nécessaires pour relever le défi du signalement des cartes. Pour l’heure, la priorité est à la mise en application de la réforme Rameau par laquelle les cartes, riches en indexation géographique et de forme, sont particulièrement concernées. Un premier pas concret vers une simplification du catalogage des cartes et leur pleine mise en valeur dans le web de données. Céline Cornuault Ancienne responsable des collections cartographiques du Muséum national d’histoire naturelle celine.cornuault@mnhn.fr [1] Jean-Luc Arnaud, « Cataloguer, rechercher des cartes. Le référencement géographique en question ». Documentaliste-Sciences de l’Information. 2014, Vol. 51, p. 68-79 . DOI :10.3917/docsi.513.0068 [2] Voir dans ce numéro : « Le GéoRéseau, un réseau au service des cartothécaires », pp. 6-7. © Muséum national d’histoire naturelle
( Actualités…) LA DIFFUSION DES THÈSES DE DOCTORAT ÉLECTRONIQUES FRANÇAISES : petit tour d’horizon statistique Grâce à l’application nationale STAR 1 , épicentre du dépôt national des thèses de doctorat, l’Abes dispose du réservoir de données le plus complet concernant la diffusion des thèses de doctorat électroniques françaises. À l’heure tout à la fois de la science ouverte, de l’essor du travail à distance pour cause de pandémie, mais aussi des indicateurs comptables et des évaluations, il a semblé pertinent d’exploiter ces données et de les exposer au public. Le rapport intitulé La diffusion des thèses de doctorat électroniques françaises – Bilan statistique 2020 a été publié à cette fin 2 . Un peu de méthodologie Le rapport a été établi à partir du corpus des thèses électroniques traitées dans STAR, dans le cadre du dépôt national des thèses de doctorat. Les thèses diffusées en dehors de ce cadre – les dépôts effectués par les auteurs eux-mêmes sur TEL 3 par exemple – ne sont pas comptabilisées. Le dépôt national des thèses de doctorat sous forme électronique a été rendu possible en 2006 4 , mais est d’abord facultatif. Il prend véritablement son essor à partir de 2011, puis se généralise en septembre 2016 5 , date à laquelle il est finalement rendu obligatoire par les textes réglementaires. Entre 2006 et 2016, le corpus des thèses électroniques traitées dans STAR ne représente donc pas l’ensemble des thèses de doctorat soutenues en France. De plus, on constate qu’en dépit des obligations réglementaires, entre 500 et 1000 thèses de doctorat échappent chaque année au dépôt national. Enfin, il faut compter en moyenne un an pour qu’une thèse soit traitée. De ce fait, le traitement des thèses soutenues au cours de l’année 2019, voire de l’année 2018, est loin d’être achevé : le corpus analysé n’est donc pas exhaustif. Les données exploitées sont : le choix de diffusion opéré par l’auteur (en accès libre sur internet ou en accès restreint sur intranet), les restrictions temporelles appliquées à la diffusion (embargo ou confidentialité), la durée de ces restrictions, la date de soutenance et le domaine disciplinaire, tous éléments qui permettent d’avoir une vision large de l’amplitude de diffusion des thèses concernées. Les résultats Le bilan statistique montre que 74 % des docteurs ont fait le choix de diffuser leur thèse en libre accès sur internet : 60 % immédiatement, 14 % après une période d’embargo et/ou de confidentialité. Les 26 % restants ont choisi de ne diffuser leur thèse qu’en accès restreint : 24 % sans restrictions temporelles, 2 % après une période de confidentialité. Le pourcentage annuel de thèses disponibles en libre accès est en augmentation continue : il est passé de 67 % en 2010 à 77 % en 2018. En parallèle, on constate que le pourcentage annuel de thèses dont la diffusion est soumise à une restriction temporelle est passé de 11 % en 2010 à 21 % en 2018. En d’autres termes, les docteurs sont plus enclins à diffuser leur thèse, mais la diffusion est de plus en plus différée dans le temps. La durée moyenne des embargos, un an environ, reste stable dans le temps, de même que la durée moyenne des confidentialités, qui est égale à 3 ans. Si on compare les pratiques des docteurs en Lettres, sciences humaines et sociales (LSHS) et celles des docteurs en Science, technologie, médecine (STM), on constate des différences importantes. Les docteurs en STM diffusent librement leur thèse dans 85 % des cas, contre 51 % des docteurs en LSHS. En revanche, l’usage des restrictions temporelles est plus répandu en STM (20 % des cas) qu’en LSHS (10% des cas). On observe par ailleurs des disparités au sein même de ces deux grands ensembles. La libre diffusion est plus répandue en mathématiques, informatique, physique et géologie qu’en sciences de la vie et chimie, pour lesquelles on remarque également que les embargos sont plus fréquents. Dans le cas des LSHS, ce sont les docteurs en géographie, économie, gestion, sciences de l’éducation et psychologie qui diffusent le plus, et les docteurs en histoire, littérature, droit et arts qui diffusent le moins. Le rapport mis à disposition présente les statistiques propres à chaque discipline sans proposer d’interprétation. Ainsi, chaque communauté sera à même d’expliquer les données au regard de ses pratiques en matière de publication scientifique. Maïté Roux Abes – Service des thèses m.roux@abes.fr [1] www.abes.fr/Theses/Applications-pour-le- signalement-des-theses/Star-Signalement-des- Theses-ARchivage [2] Disponible ici : http://www.abes.fr/Media/ Fichiers/Theses-Fichiers/Diffusion-des-theseselectroniques-francaises-bilan-statistique-2020 Les statistiques portent sur les thèses soutenues entre le 1er septembre 2006 et le 31 décembre 2019, dont le traitement était achevé dans STAR au moment de l’extraction des données, fin mars 2020. [3] https://tel.archives-ouvertes.fr [4] Arrêté du 7 août 2006. www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=J ORFTEXT000000635069 [5] Arrêté du 25 mai 2016. www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=J ORFTEXT000032587086 N°98 JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2020 Ar(abes)ques 25



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