44 SPORT INTERVIEW ANTHONY BENNA Alphonse-Magazine : Anthony, vous pratiquez le ski de bosses dont vous avez remporté les Championnats du Monde le mois dernier. Pouvez-vous nous en dire davantage ? Anthony Benna : Je me nomme Anthony Benna, j’ai 27 ans et je vis depuis mon plus jeune âge à Megève. J’ai découvert le ski de bosses à l’âge de 12 ans. Depuis 2006 je suis professionnel ce qui signifie que je participe au circuit Coupe du Monde. A-M : Le ski de bosses est une discipline du ski acrobatique. Pouvez-vous décrire à nos lecteurs le déroulé d’une course (qualification et finale) ? AB : Cette discipline se déroule sur une piste faisant deux cents à deux cents cinquante mètres de long et chaque concurrent met en moyenne entre vingt et une et vingt-cinq secondes pour franchir la ligne d’arrivée. Lorsque nous descendons, nous devons franchir environ soixante bosses avec deux sauts situés au départ et avant l’arrivée. Durant l’épreuve, des juges nous décernent cent points répartis entre la technique de ski (60%), les sauts (20%) et le temps de descente (20%). Au départ d’une manche, nous sommes environ soixante participants. Nous commençons par un run de qualification durant lequel les seize meilleurs sont retenus. Une première finale désigne les six meilleurs skieurs qui se qualifient pour la super finale à la fin de laquelle le podium est défini. A-M : Quelles sont selon vous, les qualités indispensables à posséder afin de pratiquer votre sport ? AB : C’est un sport extrêmement exigeant dans lequel nous ne pouvons pas laisser de place au hasard. Il faut donc énormément s’entraîner. Selon moi le plus important est d’avoir une bonne hygiène de vie durant les compétitions et la préparation physique. J’ai engagé un préparateur mental qui me permet de perfectionner certains détails. Pour avoir un bon niveau, il faut être réactif avec un corps souple afin de descendre une piste de bosses le plus rapidement possible tout en évitant les impacts. A-M : Pourquoi vous êtes-vous orienté vers cette discipline plutôt que vers des disciplines « plus classiques » telles que le ski de descente ? AB : La liberté d’expression. De dix à douze ans, j’ai pratiqué le ski alpin. Les entraîneurs nous indiquaient des portes entre lesquelles nous devions passer et je n’avais aucune liberté de trajectoire donc c’est quelque chose qui m’a énormément déplu. Dans les bosses, chacun possède son style de ski, le but étant d’être le plus propre en bas de la piste. Cette discipline est l’alliance de deux sports qui sont le ski et l’acrobatie. |