scènes 30 affaires culturelles opération spéciale Le Palais Garnier joue la carte jeune L’Opéra de Paris assortit sa flamboyante prochaine saison d’une offre de 25 000 places à 10 euros pour les moins de 28 ans. À saisir sans attendre ! L’opéra et le ballet, on le sait, sont des arts coûteux à produire, et par conséquent à s’offrir si l’on veut y assister. Et malgré certains tarifs avantageux, l’Opéra de Paris n’est pas le moins cher d’Europe. Voici donc que Stéphane Lissner, arrivé à la tête de la grande maison en 2014, décide d’ouvrir une brèche, en proposant, à partir de la rentrée 2015, 25 000 places au tarif de 10 euros, réservées exclusivement au public de moins de 28 ans. Cette initiative, cofinancée avec l’aide de la fondation BNP Paribas (qui y consacre 200 000 euros) prendra la forme d’« avant-premières » entièrement dédiées à la jeunesse, et se jouant dans les conditions optimales, promet le directeur. Ces avant-premières font certes briller l’image de Lissner. Et pourquoi pas ? Il les offre en partie à perte, et surtout en garniture d’une prochaine saison (sa première), qu’il a programmée façon feu d’artifice de grands noms et de belles productions : on attend par exemple avec impatience des voix parmi les plus grandes du monde, longtemps absentes de l’opéra de Paris, comme Ana Nebrebko (dans Il Trovatore de Verdi), Jonas Kaufmann, Bryn Terfel (tous deux dans La Damnation de Faust de Berlioz)... Ils ne vous disent rien ? Ils pourraient bien, pourtant, vous coller l’émotion artistique de votre vie. Place aussi à des metteurs en scène contemporains parmi les plus talentueux : le très rock Krzysztof Warlikowski, ou l’inventeur d’images fortes Romeo Castellucci… Même excitation côté danse avec la première programmation de Benjamin Millepied. Anne-Teresa de Keersmaeker, Pina Bausch, Balanchine, McGregor et autres chorégraphes modernes et contemporains, consacrés et souvent visionnaires, portés par les étoiles et le corps de ballet, seront à portée des jeunes portefeuilles. Les artistes, complices du projet, « aiment beaucoup ces représentations », selon Stéphane Lissner qui a expérimenté la formule à la Scala de Milan, dont il était le directeur avant Paris : « C’est un public très positif. » Qui sera composé autant par des jeunes mélomanes, élèves de conservatoire, que par tout candidat désireux de s’initier, ou juste de voir ce qui se passe dans les murs de la grande institution. Ce programme est, en un mot, une aubaine._S.D. Amoveo, chorégraphie de Benjamin Millepied, avec les jeunes danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris (ici, Léonora Baulac et Jérémy-Loup Ker), en avril dernier. Photo Benoîte Fanton/Opéra national de Paris en pratique Une inscription sur le site de l’Opéra national de Paris est conseillée dès maintenant. Ouverture pour les avant-premières dès le 27 août (environ un mois jour pour jour avant la date de la soirée) à 11 h 30 par internet, aux guichets et par téléphone. Les bénéficiaires de ces places devront être nés après le 1er janvier 1987 (l’âge minimum conseillé est 14 ans). Un contrôle strict des pièces d’identité sera effectué lors de l’entrée en salle. Les billets seront nominatifs et non cessibles. Calendrier sur www.operadeparis.fr. à réserver à réSepve Du 8 juillet au 8 août « Le Vol » Du mardi au samedi à 21h. Le Lucernaire, 53, rue Notre Dame-des-Champs, 6e. Tél. : 01 45 44 57 34. Issu de la plume de Sonia Nemirovsky, le spectacle tout entier échafaude les retrouvailles imaginaires entre un exilé et sa fiancée aspirée par le trou noir de la dictature militaire en Argentine de 1976 à 1983. Mise en scène par Bertrand Degrémont et Caroline Rochefort, cette fiction travaillée par des thèmes essentiels (l’exil, la déchirure, la rancune, le vol d’une jeunesse, d’un premier amour, d’un pays…) sera contée avec force par Grégory Barco, Suzanne Marrot, Pierre Constantin et l’auteure elle-même. Un phénoménal cri de rage et d’amour qui risque de porter loin et longtemps. Du 12 juillet au 16 août « Cheval, rêve et poésie » Tous les mercredis et jeudis et le week-end pendant les vacances d’été à 14 h 30. Grandes Écuries de Chantilly, 15, rue du Connétable, Chantilly (60). Tél. : 03 44 27 31 80. Les amateurs d’art et de culture équestre sont déjà prêts pour ce véritable best-of des meilleurs numéros créés et mis en scène par Sophie Bienaimé et ses écuyères de Chantilly afin de séduire un large public. Constituée de huit artistes-cavalières d’une maîtrise éblouissante (elles entraînent et forment elles-mêmes leurs chevaux ibériques pour la plupart, tous étalons ou hongres), la troupe enchaînera des tableaux aux costumes somptueux (signés Monika Mucha). Un artiste voltigeur (Benjamin Grain) accompagnera ce joli voyage avec ses trois spectaculaires chevaux de trait. Du 14 juillet au 2 août Aurelien Bory : « Sans objet » Du mardi au samedi à 20 h 30, dimanche à 17h. Relâche les 15 et 21 juillet. Séance gratuite le 14 juillet. Sans réservation, les billets (au maximum 2/pers.) seront distribués par ordre d’arrivée à partir de 18 h 30. Théâtre de la Cité internationale, 17, bd Jourdan, 14e. Tél. : 01 43 13 50 50. Cirque, danse, performance, théâtre, Aurélien Bory (à la tête de la Cie 111) a choisi de ne pas choisir. Grâce au Festival Paris Quartier d’été, occasion vous est offerte de découvrir son univers visuel. Animé des coulisses, un vieux robot de l’industrie automobile se met à causer, à l’aide de son long bras articulé, avec deux humains (Olivia Alenda et Olivier Boyer) qui l’approchent. Ensemble, ils inventent une nouvelle langue faite d’acrobaties, de suspensions, d’escalades et de défis à la gravité, entre violence et surprenante douceur. Un objet de trouble créé en 2009 au TNT de Toulouse. 06/07/15 A NOUS |