inédit : COURRIER CA R ROI Le magazine du pwsbytau Je ne répondrai pas, par cette lettre, au texte de M. Dany de Laet, que vous avez publié dans le numéro 6/7. Je pense simplement qu'il s'est couvert de ridicule devant des milliers de lecteurs en traitant Tardi de non talentueux et Pratt d'insipide. De plus, il est bien mal placé pour dire que Auclair est instable, puisqu'on peut compter des articles de Dany de Laet aussi bien dans Spirou que dans Tintin, que chez Glénat, et j'en oublie. Libre à lui de penser que la BD belge est la meilleure du monde. Cependant, et pour apporter un peu d'eau à son moulin, je crois qu'il ne faudrait pas que vous tombiez dans un certain travers intellectualiste, qui a eu ses heures de gloire dans certaines revues... qui ne s'en sont jamais remises ! Je terminerai en souhaitant vous dire que j'aimerais trouver un peu plus d'humour dans (A Suivre)... Michel Cornier Alès Nous y pensions aussi : Franquin et Delporte sont arrivés traduit de l'anglais par Jeanne Bouniort présentation par François Le Lionnais et François Rivière « Toutes les caractéristiques de ce qu'on nomme l'univers carrollien. Le langage est déjà celui, lumineux et retors, du logicien fameux. » François Rivière (A suivre) Collection Domaines Editions Veyrier 38 F. Dans la même collection : Rêves Yankees, d'Henry James - traduit et présenté par François Rivière Je suis un fidèle lecteur, je n'ai pas manqué un numéro depuis le début, et ce n'est pas un mince exploit, étant donné son prix de vente, totalement inabordable ! Avec (A Suivre), on a enfin une alternative autre que celle entre la BD commerciale. médiocre, sans imagination ni recherche, hyperclassique, qui traîne derrière elle les poncifs les plus éculés et quelques valeurs morales douteuses, et son négatif, la BD underground, un peu plus saine dans l'esprit mais qui s'enlise dans un marginalisme de plus en plus essoufflé et qui charrie lui aussi ses propres stéréotypes (mise en page volontairement négligée, textes manuscrits illisibles, dessins bâclés, voire mépris du lecteur, etc.) (A Suivre), pour moi, ce n'est pas un bâtard entre ces deux genres, mais une troisième solution. Et finalement, la solution la plus efficace pour convaincre les pseudo-intellectuels bornés que la BD n'est pas un sous-produit culturel, mais une forme d'expression artistique à part entière, et pour rassurer ceux qui en étaient convaincus, mais commençaient à douter, au vu de certaines productions actuelles. Je voudrais aussi féliciter le maquettiste qui fait un bon boulot de présentation, sobre et efficace. Mais j'ai un gros reproche à faire à votre revue, au sujet des nouvelles : vous ne publiez que des nouvelles d'auteurs déjà connus ou consacrés. N'est-il pas légitime d'attendre d'un media comme le vôtre qu'il donne la parole à ceux qui ne l'ont pas ? Le pays fourmille de jeunes auteurs anonymes, inconnus, baillonnés. Pourquoi (A Suivre) ne leur permettrait-il pas de s'exprimer en publiant chaque mois une courte nouvelle d'un amateur, différent à chaque fois ? De temps à autre, on voit dans votre journal une concession, comme à regret, et on laisse monter sur la scène deux ou trois lecteurs à qui on reconnaît le droit, l'espace d'un courrier, d'4crire dans le journal ». Mais là encore, le cadre est trop restreint : le lecteur peut dire s'il aime ce qui se fait dans le journal. Et c'est tout. Quelquefois, on publie une lettre d'un mécontent, pour se donner bonne conscience ! Est-ce trop demander de consacrer une page à une nouvelle d'un lecteur, par exemple ? Vous avez les moyens de susciter la création, ne pas le faire serait égoïste. Didier Vasseur Annezin Le courrier a une vocation bien déterminée, celle que vous précisez. vous-même : nous.faire savoir ce que vous ailliez ou non. Le problème des nouvelles est tout difRrent : elles sont, en principe, des « illustrations » du dossier ; il nous faut donc du « sur mesure ». C'est pourquoi nous sommes bien obligés, la plupart du temps, de faire appel à des auteurs déjà connus. Nouveau venu dans votre profession, je dois dire que j'ai été très agréablement surpris par la qualité générale des articles, de la maquette, des idées, etc. L'élément le plus intéressant du numéro 6/7 est sans doute le dossier sur le roman noir, ses rapports avec la série noire, ainsi que la nouvelle de Claeys. J'ai beaucoup aimé aussi l'histoire de Buzzelli, mais j'ai noté une erreur dans le texte de présentation de Jean Frapat : il signale à la fin de son introduction, en note, que l'oeuvre de Peter Watkins correspond, dans ses grandes lignes, à l'histoire de Buzzelli. Il attribue ainsi à Watkins The most dangerous game. C'est une erreur : The most dangerous game a été dirigé et produit, en 1932, par Ernest B. Shoedsack et Irving Pichel pour RKO ; la version française s'intitulait Les chasses du comte Zaroff. Le film, d'ailleurs, ne manquait pas d'intérêt, et a été analysé par Thierry Kuntzel dans le numéro 23 de Communications. Le film auquel fait référence Frapat est probablement Punishment Park, qui, effectivement, correspond à Buzzelli. Bien sûr, d'autres films ont le même thème (les media comme arme) notamment : THX 1138, Farenheit 451 et Network. Fabrice Ziolkowski rédacteur à On film Californie |